jeudi 9 juillet 2015

Théâtre d'ombres et chaises musicales au Capitole

Remanier une équipe n'est pas en soi une chose choquante et peut avoir son utilité dès lors qu'est tiré le constat d'une gestion préjudiciable à l'intérêt général. Je ne critiquerais donc pas ce nouvel épisode municipal.
Tel est le désir de l'exécutif.
Le maire de Toulouse, en cet été, se livre donc à l'exercice et le théâtre d'ombres du capitole s'éclaire aujourd'hui d'un jeu de chaises musicales souffrant semble-t-il de dissensus sur le pupitre de la partition.
En réalité, cette affaire m'inspire quelques remarques relevant de "ma part de vérité" :
Le pouvoir exécutif local ne connait en réalité qu'un unique détenteur : le Maire. C'est l'esprit même de la décentralisation qui concerne d'ailleurs chaque niveau de collectivité. Nous avons bien des "Adjoints au Maire" mais il est significatif de remarquer que l'autre terminologie, celle de "Maire-Adjoint", n'existe pas en droit et relève d'un abus de langage. Cette nuance peut avoir son importance dans la découverte du métier pour beaucoup de néophytes.
De la même manière, le terme de "Maire de quartier" relève d'un marketing frelaté . Cette dénomination, également inexistante en droit, ne contribue en rien à revaloriser la fonction dans la mesure où elle ne peut être assortie d'aucune prérogative exécutive si ce n'est d'être le greffe d'un reportage permanent de la demande. D'aucuns assistent donc certainement à la découverte de ces principes simples venus aseptiser la véhémence naïve de leurs velléités électoralistes. Nous les avions pourtant prévenus.

J'en viens au second aspect illustratif. Au nom d'un principe qui demeure toutefois à vérifier, s'opposer n'est pas gouverner. Cela signifie qu'on ne gère pas les affaires publiques comme on fait une campagne électorale. J'imagine d'ailleurs tout à fait ces mots dans la bouche du maire en exercice. Flatter l'opinion ne garantit pas sa fidélité, et encore moins la qualité de la relation démocratique à tisser. C'est le revers de la médaille auréolée de la victoire passée : en trompe l'oeil ! Il devient difficile, après la flatterie de l'opinion, de servir toutes les clientèles. Ce sont les limites de l'exercice démontrant que le coup de menton et les attributs du pouvoir ne fondent en rien l'autorité. Tout au plus épargnent-ils de toute sanction ou autocritique celui qui a le pouvoir de distribuer les nouveaux rôles. Les départementales l'ont prouvé à Toulouse. Une fois l'élection acquise, la légitimité reste toujours à conquérir. Un conseil municipal n'est pas un conseil d'administration.

La découverte de ces principes aura mis 15 mois à se révéler. Le premier apprentissage des réalités du pouvoir est souvent celui de l'Etat de droit, du respect de ses procédures et de ses principes. Le second doit être celui de l'humilité et du respect. Le troisième est tout aussi fondamental. Faire de la politique est une chose, mais penser la politique en est le préalable. Ce n'est pas un match se concluant par "jeu, set et tchatche !".

jeudi 2 juillet 2015

Y avait Fernand, y avait Firmin, y avait Francis et Sébastien et puis....

 Évoquer la confection de la liste socialiste des prochaines régionales pour "Notre Sud" sans sombrer dans l'expression classique du dépit personnel n'est pas une chose aisée. Sortir des convenances attristées et des mots convenus doit l'être tout autant pour les responsables du choix. Ce qui explique sans doute, à l'exception de Carole Delga et sa directrice de campagne ainsi que de nombreux témoignages militants et amis qui se reconnaitront, les carences d'explication et la déflation des attentions pour les candidats non retenus. Restons en là.

Qu'importe en effet. En dépit de toutes les rénovations d'usage, ce sont les règles de la politique, immuables et atemporelles. Après tant d'années de militantisme, je vérifie à nouveau la pertinence de cet adage hors d'âge. Qu'importe le blâme où réside la crainte.

On ne doit pas « craindre en effet d'encourir quelques blâmes pour les vices utiles au maintien de ses états » disait Machiavel. Pour ma part, j'en tirerais toutes les conclusions qui s'imposent ainsi que, last but not least, la persistance de ce à quoi je tiens. Toujours loyal, jamais vassal.

Une commission électorale d'une dizaine de personnes a donc tranché et ordonné une liste de candidat(e)s. Splendeur et servitude de la fonction. La tâche fut lourde et compliquée, comme d'habitude. Entre cette méthode et la formule des primaires ouvertes, la distance est béante et l'imagination chancelante. Comment faire dans le cas d'un scrutin de liste ?

Candidat à l'investiture, j'en ai accepté le cadre. Le dénoncer ensuite n'est pas dans mon éthique. Je n'hurlerais donc pas avec les loups. A quoi bon d'ailleurs, la lune n'a rien à craindre des loups.

Je n'accablerais pas tous les membres de ce "jury", contrits aujourd'hui parce que contraints hier.  J'imagine l'immense doute gagnant les plus aguerris, rompus à l'exercice, dont l'intensité de la douleur à définir les critères de la contrainte leur rendit même la chose indicible.
Je blâmerais encore moins la tête de liste à qui je continue d'accorder toute ma confiance ainsi que mon soutien dans son challenge, et dont le souci est moins la crainte des siens que celui de leur rassemblement.

Qu'il me soit permis toutefois, en découvrant cette liste au moment même de voter lundi dernier, de m'étonner de l’esprit de rassemblement invoqué pour sa constitution et de méditer ici ces mots de Didon dans Virgile, indiquant que « choses difficiles et règne nouveau contraignent plutôt, À porter dans de larges limites la garde des frontières ».

Je veux noter ici l'absence totale de représentant de l'opposition toulousaine ou métropolitaine alors même que le choix était possible. Cette question aurait mérité me semble-t-il une réflexion collective plus poussée dans le contexte politique de ce territoire représentant près de 36 % pour l'un et 55 % pour l'autre de la population départementale.

Elle aurait mérité une réponse et un signal plus marqué pour le combat mené à l'intérieur même de la place forte de la droite dans le département et qui sera certainement l'une des arènes essentielles de la prochaine campagne. Pour l'instant, la gauche y est celle de la résistance. En d'autres temps, et pendant longtemps, elle ne fut d'ailleurs que cela.

Enfin, la préoccupation exprimée ici aurait aussi mérité une prise en compte plus affirmée du contexte métropolitain "d'entente cordiale" qui se développe entre les maires de Toulouse et Montpellier et qui se matérialise désormais par une liste concurrente menée par ce dernier.

Ce sujet a-t-il donc été examiné ? On va me dire que oui. En tout état de cause, je n'ai pas eu à en connaître. J'en analyse donc la conclusion. Je ne la partage pas.

Émanant de ce territoire métropolitain, il y a pourtant des candidats, me direz-vous. Encore heureux, vous répondrais-je ! Ils sont nombreux et tant mieux. La question, vous l'avez compris, n'est pas celle-là et j'avoue, paradoxalement, qu'elle met davantage encore en lumière les absences singulières.
Sans personnaliser à outrance ma candidature infructueuse car d'autres furent de même nature ; sans disserter en abondance sur les effets supposés des stratégies d'impeachment, je note que d'autres critères, d'une importance hautement plus cruciale, ont certainement présidé aux débats.

Ne m'en voulez pas. Il est des moments où l'once de dérision rend l'agacement supportable. Je n'en serais pas moins le premier des militants à combattre pour la victoire.

A très bientôt,