jeudi 29 janvier 2015

Parkings : non au "big business act"

A l’heure où le gouvernement prend la décision, à travers le gel de la hausse des tarifs autoroutiers, d’ouvrir la porte à un contentieux avec des sociétés concessionnaires aux profits mirobolants, le Président-Maire de Toulouse Métropole décide quant à lui de permettre la constitution d’un véritable monopole privé sur la gestion de 6 à 7 parkings de la ville à travers un contrat unique.

·         Si deux parkings, Victor Hugo et Carmes, arrivent en fin de contrat, il est proposé aujourd’hui d’attribuer d’ores et déjà, à travers cet acte unique, ceux de Jean Jaures et St Etienne qui ne verront leur déchéance qu’en Mai 2018 et octobre 2019.

·         Marengo, qui était sous gestion publique, reviendrait dans le giron privé.

·         Les projets de parcs à voiture de la Cartoucherie, ecoquartier se transformant peu à peu en « ecoparking », seraient également dans la corbeille de la mariée dans laquelle il faudrait rajouter par ailleurs 400 places supplémentaires à Jean Jaures ou à proximité.

Le choix de la majorité UMP est celui d’une précipitation dogmatique étrangère à toute analyse pensée du besoin et à la définition d’une stratégie véritablement organisatrice du stationnement.

Le choix de la majorité UMP n’est pas dans le « small » mais plutôt dans le « Big Business Act » visant à céder une activité réalisant, dans les parkings en question, plus de la moitié du chiffre d’affaire total des parkings en ouvrage de la ville et ce, pour 25 à 35 ans.

Il faut s'opposer à un tel projet. Il faut refuser de voir la constitution d’un mastodonte privé en situation de quasi-monopole pour gérer cette mission de service public. Il faut refuser que Toulouse s'écarte du chemin pris par toutes les grandes métropoles contre les nuisances de la voiture. Il faut refuser que la gestion du stationnement soit l'objet du seul intérêt marchand qu'il conviendrait d'appâter.

mardi 20 janvier 2015

CQFD



CQFD : Je suis ravi que les élus de la nouvelle majorité aient pu tester par leur présence la pertinence des projets tramway développés à Toulouse par leurs prédécesseurs.

L’objectif annoncé par le Président du SMTC de 50.000 voyageurs / jour sur ce réseau donne tout son sens au double prolongement lancé par la précédente majorité entre d’un côté l’aéroport et de l’autre le Palais de Justice. 
J’y vois la reconnaissance que la ligne Garonne, mise en service en décembre 2013 et qui approche 30.000 passagers / jour, ne relevait en rien « d’un petit bout de ligne gadget » mais bien d’une vision d’ensemble. Et je retrouve aujourd'hui, de la bouche même de nos opposants d'hier, les arguments qu'ils avaient combattus eux-mêmes jusqu'au Conseil d'Etat contre ce projet.

Dans le même esprit, et ayant participé aux diverses cérémonies de vœux du maire dans les quartiers, je suis tout aussi fier de la litanie des réalisations évoquées. Je suis moins ravi cependant devant tant d'inélégance à s'approprier le travail de la précédente majorité et à duper ainsi les toulousains présents.

A l'écoute de nombreux "maires de quartiers", qui n'ont de maire que le marketing du mot mais qui ont bien vite acquis les réflexes d'anciens notables, l'adjectif personnel et possessif fut souvent de rigueur. "Mon" territoire, "Mes" administrés, "Mes" réalisations etc...
Les mots ont un avantage. En la circonstance, ils disent beaucoup de choses sur la taille du chapeau et l'épaisseur des chevilles.

jeudi 15 janvier 2015

Adieu Bernard

"Laisser croire que la vie n'est qu'une quantité est l'un des leurres agités par le capitalisme. Le refus de la mort participe de l'accumulation capitaliste. Ainsi, avec l' allongement de son espérance, la vie grignote pas à pas, le territoire de la mort." 
Bernard Maris « Antimanuel d’économie » Tome 2








jeudi 8 janvier 2015

Hommage d'un "neveu" de Bernard

24h après, la douleur est toujours présente. Ce n'est pas un mauvais rêve ou un cauchemar, soluble dans le café du matin ou la quiétude des occupations quotidiennes. L'air s'est fait plus oppressant, l'ambiance plus pesante, les minutes de silence plus frustrantes, au point de sentir le besoin d'applaudir faute de crier colère.

Je remercie le maire de Toulouse des mots entendus lors d'une brève cérémonie d'hommage à Toulouse Métropole. Les mots furent justes. Comme ceux du Président de la République. Ils sont nécessaires. Même si l'indicible est souvent de mise devant l'inadmissible horreur. J'y souscris en les poursuivant. "Timbuktu" plutôt "qu'Insoumission". Mais aussi Kamel Daoud plutôt qu'Eric Zemmour.

Le temps va-t-il faire son inexorable travail de dissipation de la douleur des proches et d'inscription mémorielle de la Nation ?
Comment mettre à profit ce temps lorsque l'urgence demeure, la plaie ouverte, de répondre efficacement à la question : Que faire pour que plus jamais ça ?

Retrouver les assassins, bien sûr. Faire parler la justice, plus que tout. Ce week-end, partout en France, le peuple a donné rendez-vous à la Démocratie pour marcher ensemble. C'est essentiel.
Armés de l'émotion intime qui nous étreint, c'est avec la République que nous avons rendez-vous. Elle a besoin de la communion laïque nécessaire à l'accouchement d'une promesse d'agir plus fort, plus profond. Le ventre est encore fécond.

Depuis hier, mercredi 7 janvier 2015, la nouvelle année a du mal à frayer le chemin, entre nos lèvres, de la prononciation des vœux aux uns et aux autres. 12 personnes sont mortes assassinées. Parmi elles, Bernard Maris, un collègue, un compagnon de route, une époque, des moments de vie, bref un ami dont je garde en mémoire le souvenir de notre dernière rencontre.

La tolérance des hommes intelligents, la générosité des esprits libres, l'agilité anticonformiste du saltimbanque, la jouissance sans entraves du monde des idées.
Bernard était tout cela. Parfois agaçant, toujours attachant, souvent pertinent comme ici, en 1990, dans des propos d'une étonnante résonnance ou encore là, en 1995, pour illustrer les travaux de notre équipe de recherche dont il avait pris la direction.

Aujourd'hui, beaucoup d'entre nous se sentent orphelins de l'oncle qui les quitte. Puissent-ils être dignes, oncle Bernard, de l'impertinence nécessaire à la discipline que tu as enseignée.

(photo Let's Motiv-oct 2014)

mardi 6 janvier 2015

Edifiants rapports autoroutiers



L’édifiant rapport publié par l’autorité de la concurrence succédant à celui de la cour des comptes confirme utilement, huit ans après la décision, les effets de la concession des autoroutes au secteur privé opérée par le gouvernement Fillon/Sarkozy en 2006 : une véritable braderie du service public contraire à l’intérêt général confirmée par le rapport de la mission parlementaire dirigée par Jean-Paul Chanteguet. 

Démonstration a été établie que la rentabilité des concessionnaires a commencé à croitre fortement à cette époque-là avec des taux de marge défiant toute comparaison avec d’autres secteurs d’activité.
Démonstration a été faite que les tarifs payés par les usagers sont allés au-delà de la simple rémunération d’un service rendu dans un contexte de profits démesurés.
Démonstration a été apportée que de l’emprunt fut souscrit par ces sociétés pour payer des dividendes.
La conviction est faite que la puissance publique a le devoir d’agir et d’encadrer à la fois les profits dégagés de l’exploitation d’un service public ainsi que ses tarifs. Il s’agit de rétablir la souveraineté de l’Etat sur son propre domaine public.

La volonté exprimée fortement par le premier ministre d’explorer en ce sens toutes les pistes, juridiques et politiques, afin de remédier rapidement à la situation actuelle est une bonne chose. Il a déclaré n’exclure aucune solution pour faire valoir à la fois l’intérêt du contribuable et celui des usagers. 
L'Etat est aujourd'hui contraint par ses engagements contractuels mais cela n'interdit pas l'ouverture d'une renégociation intelligente. C'est pourquoi, en toute hypothèse, la perspective d'une pure résiliation reste donc tout autant d'actualité. 
En tout état de cause, pour l'avenir, ce qui est à construire est une nouvelle régulation du secteur.

Après l’exemple laborieux d’Ecomouv que l’Etat se voit contraint d’indemniser à hauteur de 800 M€, il s’agit là d’un nouvel exemple pour lequel le gouvernement est appelé à répondre, une nouvelle fois, de dégâts causés par ses prédécesseurs tout en maintenant l’ambition d’un investissement ambitieux en faveur du transport public et du développement durable.