Certains disqualifieront par avance le propos, érigeant l'humiliation du 21 avril 2002 comme la preuve de l'obsolescence de ce dernier. D'autres, en revanche, pourront y déceler une confondante actualité. Je me rangerais plutôt de cet avis.
"Aujourd'hui, ce sont nos valeurs qui fondent notre identité politique plus que les moyens nécessaires pour les atteindre." Ces mots de l'ancien premier ministre sont illustratifs de la période.
Les moyens de l'action gouvernementale remettent-ils en cause notre identité devant le risque de ne pas redistribuer 1% de PIB supplémentaire ?
Je ne serais pas catégorique pour affirmer urbi et orbi qu'il s'agit là de la frontière qui sépare la croissance de la stagnation, ni pour prétendre qu'elle puisse fonder matière propulsive à grande controverse idéologique.
Les moyens de l'action gouvernementale remettent-ils en cause notre identité au point de conclure au nécessaire changement de nom du Parti Socialiste ? Une réponse positive marquerait sans nul doute l'impensable bénéfice immédiat qu'en tirerait la gauche de Mélenchon, si prompte à sonner l'oraison de la social-démocratie après en avoir fait l'adversaire à abattre, ainsi que le centre de Bayrou qui n'est "ni de gauche, ni de gauche" comme le remarquait F. Mitterrand.
"En dernière instance", comme diraient les disséqueurs de la dialectique d'antan, "quelle alliance objective" !
Plus sérieusement, "s'interroger sur «la bonne voie», choisir entre «la voie blairienne» et «la voie schröderienne», ne me paraît pas avoir grand sens (...) s'il s'agit de l'intercaler entre la social-démocratie et le libéralisme (...)." Lionel Jospin a raison.
Mais il a aussi raison plus loin : "On décrit traditionnellement les sociaux-démocrates comme des redistributeurs. Nous restons attachés aux principes de l'Etat-providence, même si, là aussi, des réformes sont nécessaires (...) Mais cet attachement à la redistribution n'est pas exclusif
Mais il a aussi raison plus loin : "On décrit traditionnellement les sociaux-démocrates comme des redistributeurs. Nous restons attachés aux principes de l'Etat-providence, même si, là aussi, des réformes sont nécessaires (...) Mais cet attachement à la redistribution n'est pas exclusif