vendredi 18 décembre 2015

Ma position sur le projet de 3ème ligne de Métro à Toulouse



La question, pour les toulousains, est celle de l’urgence en matière de mobilité, elle n’est pas celle d’être pour ou contre une 3ème ligne de métro.
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La question n’est pas celle de son financement possible ou pas. Un financement n’est jamais impossible. Il est toujours possible dès lors qu’il procède de choix. De choix sur les investissements auxquels on renonce, de choix sur le mode de gestion futur que l'on peut privatiser, de choix sur l’effort fiscal demandé au contribuable et à l’usager que l'on peut exagérer, de choix sur la vision équilibrée de l’aménagement du territoire dont on peut s'éloigner.

Le sujet n’est pas non plus celui de son calendrier. Mon doute sur l’échéancier demeure. Il n’est pas celui d’une intuition mais celui d’une expérience. Alors je prends date tout simplement. Car sur un tel projet, peu importe que ce soit 2024, 2026 ou 2027.
Il ne sera pas enfin non plus celui du clivage ressuscité du Tramway contre le Métro et dans lequel la droite voudrait enfermer la gauche. Pour ma part, je n’y sombrerais pas.

Comme je l’ai indiqué lors de mon intervention au Conseil Communautaire de Toulouse Métropole du 16 décembre dont je résume ici les attendus, ce projet doit être lu dans un contexte marqué par plusieurs décisions dommageables pour le transport public et les urgences de notre agglomération.

1/Gel de la contribution de la Métropole au SMTC.
Depuis 2014 a été programmé le gel de la subvention versée pour les transports alors que la mise en œuvre du Plan de Déplacement Urbains à horizon 2020 prévoyait une progression de 10 M€ / an pour financer un programme d’investissements d’urgence de 1.9 Md€ qui ne comprenait pas de nouvelle ligne de métro estimée aujourd’hui à 1,7 Md€ comme je l’avais pressenti (80 M€ / km)

2/Gel de la subvention d’exploitation du SMTC à Tisseo.
Il est désormais annoncé aussi le gel de la subvention d’exploitation qui permet de faire rouler nos bus. Comment couvrir le besoin de développer l’offre de bus alors que plus de 1 millions de kms commerciaux nouveaux sont injectés sur le réseau chaque année pour répondre à la demande. Il faut rappeler que le réseau Tisseo dessert plus de 100 communes. Inévitablement, un recours accru à la sous-traitance privée et une restriction drastique de l’offre la moins rentable est à l’ordre du jour de la rationalisation annoncée.

3/Baisse importante de l’investissement du SMTC.
Le volume d’investissement était de 168 M€ en 2013. Il est prévu à hauteur de 95 M€ en 2016 dans l’attente d’une prospective financière que tout le monde attend depuis deux ans. 

4/Suppression de près de 600 M€ d’investissements sur les projets du Plan de Déplacement Urbain dont la révision est engagée. Il prévoyait notamment le déploiement de 120 km de lignes de bus supplémentaires en site propre d’ici 2020.

5/Réforme Tarifaire.
Le flou persiste sur les intentions mais des informations relatées par la presse laissent entrevoir l’objectif d’augmenter les recettes commerciales - que j’évalue à 15 M€ - sans mise en œuvre d’une réelle tarification solidaire en fonction des revenus et en supprimant la gratuité pour 25 % des demandeurs d’emploi.
C’est dans ce contexte d’ensemble que s’inscrit le projet de 3ème ligne de métro car une politique de transport public ne doit pas se résumer à une opération, fut-elle emblématique.

Alors à ce stade, je prends acte de la décision, je prends date sur le calendrier, je prends rendez-vous sur le financement, et je prends à témoin l'ensemble de notre territoire et de ses communes.

mardi 15 décembre 2015

Gérard, je ne comprends pas

Gérard Onesta a fait à sa nouvelle Présidente de Région une étonnante suggestion. Désigner un second Président. Outre la caractère illégal de cette proposition, comment concevoir que l'on puisse ainsi démembrer les attributions d'une Présidence de Région en amputant ce qui est indissolublement lié à l'exercice même de la fonction, à savoir présider l'assemblée plénière, sa commission permanente et fixer les ordres du jour.

Le principe de la décentralisation est la dévolution d'un pouvoir "exécutif" de l'Etat vers une collectivité dont les décisions prennent le nom de délibérations.  Je peux reconnaitre aisément que ce compromis historique, éloignant le curseur du fédéralisme, mériterait d'être approfondi dans un esprit "législatif" afin que le mandat des conseillers régionaux sans délégation exécutive trouve davantage de consistance politique.
Mais je ne pense pas que cette évolution - à supposer que le bicéphalisme soit opportun - puisse être satisfaite en dehors de la loi par cette sorte d'arrangement honorifique instaurant inévitablement suspicion et gouvernance aléatoire.
Et si l'arrangement n'est pas qu'honorifique, la prescription de la loi me parait alors d'autant plus nécessaire.
La Présidence de Région est aussi chef de majorité, sauf à instaurer un double scrutin au suffrage universel, présidentiel et uninominal d'une part, législatif et proportionnel d'autre part.

Je crois que la voie la plus raisonnable réside davantage dans la construction politique d'une majorité régionale exigeante mais basée sur une confiance à la hauteur de celle qui a été accordée par les électeurs. Nous devons en rester dignes.
Cela commence par la clarté de la première étape consistant à élire, comme ils l'ont souhaité, Carole Delga à la Présidence de Région.


lundi 14 décembre 2015

6 toulousains sur 10

Dimanche 13 décembre, la liste menée par Carole Delga est arrivée en tête de la grande région. A Toulouse, ce sont 6 électeurs sur 10 qui ont fait ce choix. Il était celui de la gauche rassemblée.

Comment ne pas souligner le faible score du candidat des républicains de droite, Dominique Reynié ? Les explications seront diverses mais comment exclure toute influence de la politique municipale sur ce résultat alors même que ce candidat fut promu puis soutenu par Jean-Luc Moudenc lui-même ? Il suffit pour s’en convaincre de voir les premières réactions de mauvais perdant du maire de Toulouse. Elles ne donnent que plus d’impact au score réalisé. Au score médiocre a succédé la médiocrité du commentaire.

Résultat de recherche d'images pour "Carole delga"Pas un mot de remerciements, pas un mot de reconnaissance, juste de la vindicte à l'égard d'une liste qui a pourtant été choisie par les citoyens d’une ville dont il est maire et d’une métropole qu'il préside. J'avoue qu'une question m'a traversé l'esprit. Ce comportement ne vise-t-il pas en réalité à donner le change et masquer un très relatif désarroi ? Désigner D. Reynié puis se précipiter pendant des semaines à communiquer sur l'entente cordiale avec P. Saurel ne cache-t-il pas, en définitive, le pire des calculs politiciens de la corde soutenant le pendu. Aboutir à exclure toute concurrence à droite. Rester le seul maître à bord du promontoire dominant le champ de ruines.

Logiquement, Jean-Luc Moudenc conteste déjà toute municipalisation de l'analyse. La crainte exprime l'aveu. Ce nouveau résultat électoral, après celui des départementales, dessine une incontournable donnée politique. Et si la victoire de la droite, aux municipales 2014, avait été accidentelle ?

La gauche demeure majoritaire à Toulouse. La leçon doit en être tirée par la droite dans la conduite de la politique municipale actuelle, dans les valeurs qui doivent l’animer comme dans le respect de l’opposition démocratique dont le socle s’est affirmé ce week-end. La gestion de notre ville, pour les quatre ans de mandat municipal qui restent, ne saurait ressembler aux deux années que nous venons de vivre.

Mais la leçon doit être tirée aussi par la gauche, par le parti socialiste mais aussi par tous ceux qui considèrent que la république réclame des actes plutôt que des politesses. Après la résistance, le devoir de reconstruction. A Paris comme à Toulouse, reconstruire désormais une nouvelle offre politique qui ne balbutie pas le passé mais trace un chemin nouveau et en commun. Un chemin audible pour tous ceux qui ne veulent plus entendre. Un chemin crédible pour tous ceux qui désespèrent de leur insécurité sociale et individuelle.

Le paracétamol de ce week-end a eu de l’effet contre le Front National. Mais c’est d’antibiotiques dont la démocratie a besoin si on ne veut pas qu’elle porte atteinte, paradoxalement, à l’intégrité de la République.  

mardi 1 décembre 2015

Limogeage : le directeur de Tisseo remercié



Le départ annoncé d’Olivier Poitrenaud, directeur de l’EPIC Tisséo, me conduit aujourd’hui à témoigner de la compétence et du professionnalisme dont il a fait preuve au service de notre grande agglomération. A la tête du réseau des transports publics de Toulouse devenu le 3ème réseau de France, il a su accompagner le développement de l’offre, de sa fréquentation, de sa modernisation dans le souci constant des valeurs qui fondent le service public et de la mission qui lui fut confiée.

Au-delà des considérations personnelles et à la veille de la signature du nouveau contrat de service public 2016 fixant les objectifs de Tisseo, je crains malheureusement que cette annonce confirme des ruptures significatives dans la politique des transports pour les usagers. Pour nos communes comme pour nos quartiers, la vigilance s’impose. 

L’objectif de réduction des coûts annoncée par le Maire de Toulouse laisse augurer en effet de sombres perspectives sur la qualité d’offre et de desserte d’un territoire qui compte près de 110 communes.
Combinée à la suppression des 15 M€ versés par la ville pour contribuer au transport public et à la stagnation de la contribution versée à Tisseo-SMTC par Toulouse Métropole, cette politique ne permettra pas de soutenir les objectifs de développement équitable du Plan de Déplacements Urbain 2020.