mardi 20 décembre 2011

Conseil Municipal de Toulouse : Les traits marquants de l'opposition

Son objet essentiel était celui de voter le budget primitif de 2012. Mais le dernier conseil municipal de cette année 2011 aura aussi été celui d'une opposition divisée cherchant visiblement ses marques. Que peut-on en dire ?
Nous avons le leader de l'UMP et du groupe "Toulouse pour tous" dont nous pouvons confirmer le zèle à défendre et excuser la politique gouvernementale, attentif à nos ratios et aux virgules de précisions. Bref, en permanence transpire dans ses propos la lecture strictement comptable des politiques publiques. Ce qui lui a certainement coûté son fauteuil.
Puis nous avons la révélation du groupe "Toulouse métropole", Marie Déqué, semblant revendiquer plutôt une lecture politique de nos finances locales - ce qui est aussi notre cas - et regrettant que l'on n'emprunte pas déjà pour investir davantage. Même si le discours m'est apparu parfois contradictoire et peu cohérent, l'intention de sérieux était visiblement présente sur ce sujet délicat.
Bref, nous voyons poindre les contours de deux stratégies dont nous savons de toute façon - ne soyons pas naifs - qu'elles se rejoindront le moment venu.
D'un côté, un ancien maire tourné vers le passé qui ne semble pas en avoir retenu les leçons, recrocquevillé sur son bilan et des réflexes de gestion d'un autre temps. De l'autre, une volonté plus affirmée de s'émanciper des solidarités d'hier qui plombent tant les semelles, de rentrer dans le mouvement que nous impulsons, d'épouser une dynamique pour, naturellement, mieux peser dessus.
Et nous dans tout ça ? Et bien nous continuons et nous agissons. Vive l'année du faire !

jeudi 1 décembre 2011

incroyable mais vrai

"Je crois qu'il faut aller vers une augmentation 0% des dépenses de fonctionnement, à cause du changement que je dirais révolutionnaire du contexte (économique ndlr)". Et oui, vous avez bien lu et les membres du conseil l'on tous entendu. Tels sont les propos tenus par l'un de nos opposants, J.L Moudenc, lors de notre dernier débat municipal.  
Même le gouvernement, dans le révolutionnaire contexte qui l'agite, n'avait osé une telle injonction. Faut-il annuler le bénéfice du glissement (gvt) pour nos milliers d'agents ? Si tel n'est pas le cas, et pour atteindre 0 %, quelles dépenses s'agirait-il de baisser ? leur revalorisation indemnitaire ? la subvention à l'orchestre du capitole ou aux clubs sportifs ? Doit-on arrêter les constructions de crèches faute de ne pouvoir embaucher du personnel ainsi que des ATSEM pour nos groupes scolaires ? Doit-on substituer l'effort pour nos écoles par celui d'un recrutement de policiers qu'en revanche monsieur Moudenc réclame ? Quel choix !
Maitriser nos dépenses sur les coûts de fonctionnement et de structure est une nécessité. Nous le faisons. Mais cela ne suffira jamais à atteindre cet objectif irresponsable de 0%. Ne serait qu'aujourd'hui, j'ai dû m'inquiéter des effets prochains sur notre budget de la hausse de TVA sur les consommations de la ville qui elles-mêmes augmentent du fait du coût de l'énergie. Ce n'est qu'un exemple. Peut-être marginal. Sauf que ce type de marges tendent à gagner la surface de la feuille.
J'avoue ma stupéfaction devant une telle démagogie. Mais elle a le mérite d'éclairer sur la philosophie libérale qui l'anime et le zèle compréhensible de notre opposant à figurer parmi les bons élèves de la doxa gouvernementale.
En la circonstance, il va plus loin, plus vite, plus fort, que toutes les agences de notations réunies dans leurs folles exigences en matière de maitrise de la dépense publique.

mardi 29 novembre 2011

à chacun son triple A

En ces moments de débats locaux sur les orientations budgétaires, voilà une citation de François Baroin prononcée devant les maires de France la semaine dernière. Je l'avoue. Elle est pertinente : « Un maire ne pourra peut-être plus faire en un mandat ce qu’il avait prévu, mais il le fera en un mandat et demi. Est-ce si grave pour la confiance accordée par les administrés ? Ce qui compte, c'est qu’il y ait une perspective, un projet, dont les administrés s'approprient la dynamique. »  Merci Mr le Ministre.

L'importance des projets réclame du temps pour la mise en oeuvre, indépendamment même de la conjoncture de leur financement. Si je prends l'exemple de Toulouse, beaucoup des grands investissements d'importance que nous décidons ou avons décidé n'aurons leur plein effet qu'après 2014. Il suffit de regarder le calendrier des chantiers, livraisons ou mises en service. Ce qui ne veut pas dire que le programme n'est pas appliqué. Bien au contraire. Nous avons été élus pour réaliser ces projets et ils sont donc engagés. Ne pas se faire élire sur de la cosmétique, c'est accepter que le temps de l'intérêt général dépasse celui du cycle électoral, telle est la vraie noblesse du politique.
La Dépêche du Midi : Budget 2012, de la rigueur et des ambitions

jeudi 17 novembre 2011

Profession de foi

Récemment dans la presse locale, l'intention m'a été prêtée d'une candidature à l'investiture sur la seconde circonscription de Haute-Garonne aux prochaines législatives. Cette intention était fondée et n'a pas à être démentie. Il est temps cependant de la clarifier.
Les conditions ne sont pas réunies pour que cette intention soit à ce jour poursuivie.
- Autant le dire, le député sortant n'a pas démérité dans son engagement législatif. Le récent combat mené dans le cadre de l'affaire du Médiator en atteste notamment.
- Si je partage en revanche le sentiment exprimé par Arnaud Montebourg, je ne le concluerais pas de la même façon. La question du renouvellement est moins celle de l'âge des sortants - qui est une belle façon de l'enterrer - que celle de la longévité des mandats.  Il revient à ma formation politique de montrer l'exemple et déterminer une règle.
- J'entends consacrer toute mon énergie et ma passion à mon mandat actuel, au service des toulousains et de notre métropole. Il n'est pas de tout repos. Il est exhaltant. La conception qui est la mienne de l'exigence réclamée dans cette fonction, avec l'ampleur des projets engagés aux côtés de Pierre Cohen, ne s'accomoderait pas aujourd'hui d'une atténuation de son intensité sauf à l'abandonner. Mon choix est donc fait. Poursuivre patiemment ce que nous avons commencé ensemble plutôt que le fragiliser.
- Enfin, je reste aussi un militant de la chose publique et de l'avenir de mon pays. J'entends donc contribuer à relever pour demain le défi de la présidentielle. Et puis il y a aussi l'avenir du parti socialiste auquel j'ai adhéré à l'âge de 17 ans. Il m'importe au plus haut point. Je veux parler de cet autre défi, permanent, qui parfois lui fait tant défaut localement. Celui d'incarner, comme le dirait Jaurès, un véritable "intellectuel collectif" émancipateur, où les enjeux du territoire prennent le pas sur ceux des institutions, où la décision politique retrouve la force de la délibération éclairée.
Telle est, à ce jour, ma profession de foi.

jeudi 27 octobre 2011

à propos d'une inertie supposée...

En une semaine, deux belles réunions publiques d'information se sont tenues à Toulouse. La première, autour de Joan Busquets, pour faire découvrir le Toulouse Centre des années futures. Une assistance nombreuse et attentive a suivi le cheminement du talentueux urbaniste catalan dont la lecture de notre ville, de son histoire comme de ses besoins d'aujourd'hui, confirme qu'il est temps de passer à un autre temps. Celui d'une métropole qui renoue avec son histoire en s'inventant un avenir. Et puis il y a eu la réunion animée par David Mangin, autre urbaniste reconnu, autour du futur aménagement de Montaudran. Là aussi, autour de la fameuse piste d'envol, il s'agissait de puiser dans le respect du passé une force propulsive. Celle de l'imagination qui évite de répéter les erreurs du passé si bien incarnées par la ZAC toute proche dite St Exépury.
A tous ceux qui s'interrogeraient encore sur l'inertie supposée de la nouvelle municipalité, nous choisissons le langage des faits. Pas à pas, avec méthode et contertation, nous avançons, guidés par une vision pensée de l'avenir. Sans doute n'était-on pas habitués à celà, ici.
Notre projet n'est pas seulement celui d'administrer le présent. Il est aussi celui de permettre un avenir en maitrisant la croissance de notre métropole et en assumant son insertion dans la modernité. L'enjeu est de taille. Il est palpitant. Il mérite un courage visionnaire plutôt que la paresse de l'instant. Le temps long n'est pas l'ennemi du bien. Il est celui de la vraie démocratie qui s'accomode trop souvent et paresseusement de l'imprévoyance de gouvernants. Dès lors, c'est à la façon de préparer 2020 que se mesure le travail de l'architecte d'aujourd'hui.

dimanche 16 octobre 2011

François Hollande Président !

La victoire est nette. Elle porte en elle l'enthousiasme d'une consultation populaire réussie et que l'on annonçait pourtant périlleuse. Nous allons désormais nous mettre en ordre de marche et devoir construire l'architecture de la victoire de demain. Les images et les discours de nos deux candidats me rendent optimiste : La grandeur d'une première secrétaire de combat, à la hauteur des enjeux, digne, debout et confiante dans le rassemblement nécessaire. La grandeur d'un candidat à la présidentielle, qui a su construire ce résultat et réunir la condition première d'une belle dynamique à poursuivre pour demain. L'architecture se dessine.
Là-bas, au bout, pointe un rayon de lumière. C'est l'horizon du départ de Sarkozy. François Hollande Président !

lundi 3 octobre 2011

"Le juge des référés a dénaturé les pièces du dossier !" (communiqué du Conseil d'Etat)

Le verdict est tombé à 14 h. Le Conseil d'Etat annule la suspension des travaux du tramway et permet la reprise des travaux de réalisation de la ligne. C'est un soulagement pour le projet plus vaste que nous portons à l"échelle de l'agglomération. C'est un soulagement aussi pour les équipes de la SMAT que j'ai l'honneur de présider et dont la valeur est ainsi reconnue, ainsi que du SMTC.
Que retenir de cette décision ? La leçon est triple.
1° Elle est d'abord politique dans le sens où, confirmant l'intérêt général du projet, c'est aussi sa pertinence dans une vision large d'un réseau maillé et ambitieux qu'il confirme. Le doute n'est plus permis sur sa capacité à accueillir un trafic excédant les seuls besoins de la desserte locale de la ligne, n'en déplaise à la commision d'enquête publique.
2° Elle est ensuite technique à travers la confirmation de la qualité des études et modélisations produites par nos équipes. Comme l'a souligné le rapporteur public, elles ont même été au delà de ce qu'exige la loi. N'en déplaise aux commissaires enquêteurs, leurs travaux devront demain être plus rigoureux, réfléchis, prudents.
3° Elle est enfin juridique sur la nature même de l'arrêt de principe que formule pour la première fois notre haute juridiction en matière de déclaration de projet. Cette décision représente davantage que la simple annulation d'une suspension. Elle aurait pu se satisfaire d'une motivation formelle, ou a minima, sur la seule remise en cause du critère de l'urgence invoquée par le Tribunal Administratif. Et bien sur cette question, le Conseil d'Etat a considéré qu'il n'y avait même pas lieu de statuer au vu du jugement au fond qu'il formule... préalablement.
Triple satisfaction donc qui se conclue de façon implacable : le juge des référés a dénaturé les pièces du dossier. Sans doute l'a-t-il fait en s'appuyant certainement de façon imprudente sur les conclusions d'une commission d'enquête sujettes à caution.

Je veux donc terminer ce billet par une proposition qui mériterait l'attention du législateur. En matière d'infrastructures de transport notamment, un magistrat de la juridiction administrative devrait à l'avenir accompagner les travaux des commissions d'enquête publique. Le Groupement des Autorités Responsables de Transport s'est saisi du sujet. Celà permettrait certainement, en diminuant les risques juridiques, de contribuer préventivement à ne pas encombrer les tribunaux et à sécuriser par la même occasion la qualité exigée dans le travail des commissions d'enquête.

mardi 27 septembre 2011

les pieds dans le tapis

Juste un mot pour m'étonner de cet argument entendu depuis dimanche dernier dans la bouche de l'UMP. S'ils ont perdu les sénatoriales, c'est la faute au corps électoral (sic) qui a changé du fait de la victoire de la gauche à toutes les élections locales depuis 2002. Qu'on se le dise donc ! la victoire de dimanche vient de loin et résulte des sanctions électorales permanentes de Sarkozy depuis qu'il est élu. Drôle de façon de soutenir son bilan, de relativiser la défaite du jour et de "commencer la bataille"...au son du glas. Sarkozy lui-même confirme. "C'est une crise de confiance systémique". Quel aveu ! On ne saurait mieux dire. C'est bien la crise d'un "système". Elle est globale. Les mots sont là. Mais la conclusion pratique se fait attendre...

lundi 26 septembre 2011

De retour du Conseil d'Etat...

Aujourd'hui s'est déroulée l'audience d'appel concernant le référé suspension du TA de Toulouse à l'encontre du projet de tramway. A ce stade, nous ne sommes pas encore à l'étape de la décision que la haute juridiction sera amenée à formuler dans son prochain arrêt. Attendons là sereinement. Toutefois, cette audience mérite que l'on s'arrête un instant sur les propos et l'analyse du rapporteur public. A ma grande satisfaction, au delà des conclusions de rejet de la suspension des travaux ordonnée par le juge des référés, ce que j'ai entendu des motivations justifiant cette conclusion est peut-être plus important encore. Elles font écho aux arguments que je développe depuis plusieurs mois sur le fond du sujet, c'est à dire la détermination de son utilité publique et la modélisation de sa pertinence. Loin d'une appréciation strictement formelle, c'est bien le fond qui a retenu l'attention de la magistrate. Qu'il s'agisse des moyens tirés du défaut d'intérêt général ou de ceux tirés de l'insuffisance de l'étude d'impact et des modèles utilisés, leur examen n'a pas résisté à la rigueur de son analyse. L'ordonnance du TA souffre d'une dénaturation des faits conduisant à une manifeste erreur de jugement. Qu'il me soit donc permis ici de lever tout doute. On vient de nous indiquer qu'il n'est pas permis au vu des moyens avancés. Bien d'autres aspects mériteraient ici des développements. Prochainement, j'y reviendrais. Ce sera aussi l'occasion de remercier les compétences et le dévouement de tous ceux qui m'accompagnent dans ce projet d'envergure pour notre agglomération.

mardi 6 septembre 2011

Mauvaise foi ou incompétence ?

L’ancien maire de la ville a fait preuve dans les colonnes de La Dépêche du Midi d’une particulière virulence pour remettre en cause l’honnêteté des chiffres avancés quant à l’effort budgétaire en faveur des écoles toulousaines. Cependant, la tonalité du propos ne le rend pas plus crédible pour autant. Dès lors qu’une nouvelle politique émerge, c’est bien souvent la négation du principe même de sa réalité et la mauvaise foi qui illustrent les nouvelles vertus cardinales de l’opposition. Sans parler du soutien aveugle qu’il accorde par ailleurs à un gouvernement qui supprime des dizaines de milliers de postes d’enseignants.

Alors précisons les choses. 
Le Compte Administratif 2009 ne pouvait refléter le plan de réhabilitation des écoles puisqu’il a été décidé à partir de 2010, suite à l’audit précis que nous avions diligenté pour évaluer la vétusté des établissements.
60 millions d’euros à programmer. Ce constat n’est vraiment pas à la gloire du mandat précédent !

L’année 2010 a donc inauguré la mise en œuvre de ce plan car ce sont bien 60 millions d’euros d’Autorisation de Programme que nous avons voté. Cela signifie que chaque année, selon la nature des travaux, selon la capacité technique pour les réaliser (le plus souvent l’été), selon le degré d’achèvement des études nécessaires, nous inscrivons en crédit de paiement les sommes nécessaires à débloquer.

J’ai donc indiqué au conseil municipal de Juin, avec ma collègue Gisèle Verniol et en réponse à Mr Moudenc, l’état précis d’avancement de ce plan. Le programme 2010 représentait 147 opérations pour 92 écoles !
·        72 % sont terminés, c’est-à-dire 106 opérations.
·        27 opérations, soit 23 % du programme sont en cours d’exécution et se termineront en 2011.
·        7 opérations, soit 5 % du programme ont eu un début d’exécution en juillet 2011.
·        5 opérations, soit 4 % du programme, sont encore en étude pour des travaux qui démarreront en 2012.
Bref, je ne connais pas d’équivalent dans l’histoire de la municipalité de ces quinze dernières années. Et c’est pas fini.
Si Mr Moudenc s’inquiète du rythme de réalisation, j’y vois la preuve de sa propre imprévoyance d’hier et de sa mauvaise foi d’aujourd’hui. Son chiffrage tronqué et sa présentation d’apothicaire ne trompent personne, notamment dans nos écoles, et je ne peux croire à l’incompétence de sa lecture du compte administratif. J’y vois surtout - excusez du peu - la quête effrénée d’un leadership sans boussole, c'est à dire d'un leader-psshitt !

vendredi 26 août 2011

De la vigueur plutôt que la rigueur

De la vigueur plutôt que la rigueur ! voila le sentiment qui m'a animé après avoir entendu Martine Aubry aujourd'hui à La Rochelle. La tempête souffle fort à la bourse des valeurs et porte feuilles d'actions, alors que ça fait déjà longtemps que ceux des menages ont perdu de leur pouvoir d'achat. Et c'est pas fini. Certains glosent sur ce qu'un DSK dirait de la situation. Ils le font même parler évoquant l'hypothétique caution qu'il apporterait à une cure d'austérité et "d'assainissement". Je dis halte aux fausses procurations. Ce que je crois en revanche, et Martine Aubry l'a souligné, c'est que la France et surtout l'Europe ont davantage besoin d'architectes du futur que de pompiers pyromanes. C'est que les idées émises depuis plusieurs années autour d'une gouvernance économique de la zone euro avancent mais pietinnent. C'est que l'idée d'une gouvernance budgétaire fédérée évoquée notamment en début d'année par le directeur du FMI ne progresse pas. C'est que les mises en garde vis a vis de mesures d'austérité qui interdisent la croissance, évoquées par cette même institution, sont peu suivies d'effets. Comble du paradoxe, c'est même C.Lagarde dans son nouveau rôle qui en exprime aujourd'hui la crainte vis a vis d'une politique française qu'elle a elle-même initié. C'est que ce premier instrument d'une approche européenne plus solidaire et intégrée à travers les eurobonds n'avance pas. Bref, la question du jour n'est toutefois pas technique mais politique. Redonner du sens à un monde qu'on ne comprend plus et qu'on doit transformer. Savoir dire non pour permettre l'ambition mais savoir décider aussi pour la mettre en oeuvre. C'est bien une élection présidentielle que nous préparons et Martine Aubry m'a semblé y rentrer de plein pied.

jeudi 25 août 2011

A propos de la "règle d'or" qui ne règle rien

La règle d'or. Quel joli concept ! Ce débat, ouvert voilà déjà plus d'un an, propose de constitutionnaliser ce qui ne relève pourtant pas d'un enjeu constitutionnel. La loi fondamentale, en effet, n'a pas à définir le contenu des politiques. Même si nous l'admettions, la règle ne serait de toute facon pas de marbre. Depuis le traité de Maastricht, que sont devenues les normes d'alors, ces nombres d'or qui fixaient niveau de déficit et de dette publique. Ils ont explosé. L'obligation européenne, loin d'être constitutionnelle, s'en imposait pourtant pas moins aux lois des États. Comme quoi, en réalité, les cadres juridiques aussi contraignants soient-ils ne résistent pas à la décision politique lorsque l'imposent les circonstances. Cela reste vrai pour la "règle d'or" promise aujourd'hui... mais pour demain : une règle qui ne règle rien.
Cela dit, il faut souligner que la crise actuelle a la particularité de redonner à la politique budgétaire une place déterminante comme instrument macroéconomique essentiel dans un contexte ou tous les autres instruments ont atteint leur limite. On peut l'analyser comme une pression insupportable des marchés sur les États. Mais il n'est pas dit que cette pression soit si univoque que cela au point de réclamer une rigueur synonyme de récession. Il me semble en effet que la règle d'or est moins une demande des marchés que le cheval de Troie d'une politique budgétaire libérale.
Le déficit permanent n'est ni de gauche, ni de droite. Il relève de choix, ou de non choix ! Préférons-nous des prélèvements obligatoires faibles et moins de dépenses publiques ou bien plutôt des recettes fiscales plus fortes et mieux reparties et des dépenses publiques qui tirent l'investissement. Keynes est souvent convoqué. Mais s'il défendait l'idée de déficits en cas de récession, il n'en attendait pas moins un retour a l'equilibre budgetaire après. Alors que la cour des comptes vient de confirmer que la crise n'est responsable que de 38 % du déficit public, la politique du gouvernement a bien une responsabilité directe dans nos difficultés. La plus grave, a mon sens, est d'avoir assèché toute marge budgétaire de précaution nécessaire aux périodes difficiles au nom d'une politique favorisant l'épargne qui ne consomme pas et la rente qui n'investit pas.

mardi 19 juillet 2011

"C'est moi le prem's" !

Consultant le blog de l'ancien maire de Toulouse, ancien Président de Tisséo et ancien Président de la SMAT, je suis frappé d'une récurrence permanente. Il semble en effet envahi d'une préoccupation dont je veux citer ici le dernier exemple. Le seul objectif concernant le prolongement du tramway serait une mise en service avant 2014. Le souci serait donc électoraliste. Et l'argument est révélateur du prisme de son analyse. Ce regard particulier se trouve confirmé quand il explique, depuis trois ans, que ce qui est inauguré à Toulouse fut décidé par lui, pensé par lui, projeté par lui ou tout simplement envisagé par lui. Il en va ainsi de la dernière plaque commémorative des "palmes académiques", posée 3 ans après la délibération qu'il avait mitonnée dans l'anti-chambre du conseil avant de perdre son fauteuil. Quelle offense !
Bref, rubans tricolores et fièvre inaugurale peuplent l'imaginaire de son blog. Peut-être hantent-ils ses nuits. "C'est moi le prem's" disent les enfants dans la cour de récréation avant de se disputer la paternité d'une prouesse ou le regard bienveillant de l'instit. Fondamentalement, ce comportement est en fait symptomatique d'une certaine addiction au rêve publicitaire tenant lieu de politique et au marketing de l'apparat fondant l'image de l'action publique, à l'aune du qu'en dira-t-on. Encore plus archaiquement, sans doute considère-t-il encore que le pouvoir municipal qui lui a échappé est celui du sac de billes dérobé par quelqu'un qui ne le mérite pas. Tout cela est révélateur d'un état d'esprit. A chacun le sien !

mercredi 6 juillet 2011

Choisir sans renoncer

Lors de la première réunion de soutien à la candidature de Martine Aubry en Haute-Garonne, en présence notamment de Pierre Cohen et Martin Malvy, j'ai eu l'occasion de m'exprimer sur le choix formulé par les amis de DSK. Vous le savez, moi-même sur ce blog, j'ai clairement affiché ma conviction de son innocence pour les faits reprochés et du nécessaire respect du temps judiciaire. J'ai toujours appelé au respect du calendrier des primaires tout en assumant ma préférence en faveur de Dominique dont nous préparions les conditions de la candidature. Mais c'est désormais le moment du choix qui s'impose. Faire ce que l'on dit, rester cohérent, digne et debout.  Ce choix, en cohérence avec la complémentarité que nous avons revendiqué depuis deux ans, est celui de l'équation du rassemblement autour de Martine Aubry. Certains de mes camarades auraient souhaité attendre encore. Quelques autres apportent leur soutien à François Hollande, estimant son discours plus proche de nos orientations et moins tributaire de discours démagogiques. J'avoue que si tel était le cas, l'unanimité construite par Martine n'aurait pas été au rendez-vous pour voter le projet socialiste pour 2012. Si tel était le cas - comme l'a justement souligné mon ami Jean Arroucau - les attelages locaux issus du dernier congrès pour former une majorité n'aurait pas non plus été ceux que l'on connait entre les amis de F.Hollande et ceux de B.Hamon. Si tel était le cas et que le choix de François était celui de l'évidence, pourquoi donc avoir tant attendu et tergiversé. En réalité, je crois que la responsabilité et le réformisme sont certainement ce qui a de plus commun à nos deux candidats. Fondamentalement, c'est cet état d'esprit que Dominique Strauss-Kahn ne pourra venir qu'enrichir dès qu'il le pourra et à la place qu'il indiquera. Dans l'intérêt de la gauche qui est aujourd'hui celui de la France, je reste persuadé que les amis de DSK sauront se rassembler comme se rassembleront demain les socialistes.

vendredi 1 juillet 2011

La liberté d'abord, la parole ensuite

Ce matin, l'air est devenu plus frais. Les gazouillis d'oiseaux ont évacué les sirènes des charognards. La justice américaine, interrogée, vilipendiée, continue son travail. Encore aujourd'hui, la parole va être à l'accusation. Mais cette fois n'est pas coutume, on languit qu'elle s'exprime... dans quelques heures. Je pense encore à l'homme et sa famille, loin des précipitations des uns et des autres à en tirer les conséquences politiques, personnelles ou nationales. En l'occurence, il ne s'interroge certainement pas sur l'interruption ou non du processus des primaires. Moi non plus. Que personne donc ne parle à sa place.
La seule parole que j'attends désormais est celle de Dominique Strauss-Kahn lui-même. Ensuite - nous verrons bien - viendra peut-être celle du peuple, mais c'est une autre histoire.

jeudi 30 juin 2011

L'heure du choix

Nombreuses. Trop nombreuses sont les candidatures à la primaire des socialistes. Elles accroissent les risques, compliquent la lecture, et, paradoxalement, fragilisent l'enjeu par l'éparpillement de l'offre. Soit elles expriment des ambitions individuelles - légitimes en soi - profitant d'une tribune qui dévalorisent de fait la nature du processus, soit elles relèvent de véritables desseins politiques alternatifs qui au contraire peuvent réhausser la qualité du débat tout en semant les graines du doute sur notre cohésion.
Dans ce contexte, la légitimité construite par Martine Aubry dans sa capacité à rassembler et à asseoir la solidité de notre image et de nos valeurs est essentielle. Il y a donc bien une logique politique à sa candidature, celle d'une pertinence cohésive nécessaire au combat qui approche.
Pour ma part, j'ai toujours dit que si ma préférence était bien celle de DSK, le moment du choix pouvait devenir celui de Martine Aubry. Le calendrier est respecté. Nous rentrons dans le moment du choix. Ce n'est pas celui d'un pacte à Marrakech, ni le souk d'un marchandage de dernière minute. Pour moi, c'est celui de la parole digne et du pari tenu lors du congrès de Reims. Cohérence, dignité et confiance. 
Aussi, je proposerais dans les jours qui viennent à mes amis ce choix. Je le souhaite collectif et cohérent avec nos engagements passés mais avec le souci permanent du respect de chacun des candidats, de notre ancien premier secrétaire comme de notre ancienne candidate à la présidentielle. Il n'y aura dans notre bouche aucune petite phrase ou caractérisation qui écorche inutilement le moment présent ou qui insulte dangereusement le rassemblement à venir.

dimanche 26 juin 2011

Toulouse l'Espagnole : que la soirée fut belle..

La nouvelle édition 2011 de "Toulouse l'espagnole" aura confirmée les précédentes. Il manquait à notre ville ce beau et émouvant rendez-vous. Nous lui avions trouvé un lieu, en bord de Garonne, baptisé trois mois après notre élection au Capitole en 2008 "Quai de l'exil républicain espagnol". On ne pouvait trouver meilleur endroit. Réinvestir le port Viguerie qu'en d'autres temps on avait transformé en parking, "les pneus dans l'eau". Nous lui avons donné une nouvelle âme. Et quelle âme : celle de la conscience. La conscience de l'histoire qui éclaire, de l"émotion, de la culture. A travers les espagnols de Toulouse, ce sont tous les exils que l'on honore. Merci une nouvelle fois à la programmation exceptionnelle de notre ami Vicente Pradal, merci à François Bordes pour la nouvelle exposition des Jacobins, pour tous ces documents d'archives exhumés qui sentent bon l'espoir. S'ils témoignent de la souffrance et de la barbarie, ils honorent aussi une génération de combat. Celle qui fait qu'aujourd'hui, je suis en mesure ici à Toulouse d'écrire ces lignes...

lundi 6 juin 2011

Tramway Garonne : interrogations sur une suspension

Suite à un référé introduit devant le TA de Toulouse, l'ordonnance de suspension des travaux du tramway Garonne publiée par la juridiction soulève quelques premières remarques et questions non exhaustives que je livre ici.
Sur le plan juridique, quelles ont été les étapes de la délibération du SMTC faisant l’objet du référé ?
1ère étape : L'enquête publique émet un avis favorable motivé mais il est conditionné à des améliorations passant par la levée de trois réserves.
2nde étape : Le SMTC améliore le projet en conséquence et, par délibération, apporte des précisions complémentaires et lève les trois réserves.
3ème étape : Un recours est déposé contestant que le SMTC ait répondu notamment aux demandes de l’enquête publique.
4ème étape : Par son jugement, le juge des référés donne tort aux auteurs du recours en confirmant que ces réserves ont bien été levées et, formellement, l'avis favorable réputé reconnu. Mais dans ce même jugement, le Tribunal va plus loin et décide alors de réexaminer le travail de la commission d'enquête, de revisiter son rapport et d'en inverser les conclusions.

jeudi 19 mai 2011

Premier soulagement

Le souffle manquait pour trouver les mots. Et puis est arrivée ce soir la première bonne nouvelle de la semaine. Une libération sous caution qui va permettre à Dominique de retrouver les siens et ensuite de préparer sa défense.
Inexorable, la procédure américaine poursuit son processus. A l'échelle du temps présent, on le voudrait plus rapide. A l'échelle de la justice, il doit être celui d'une résistance aux passions du monde, aux pressions de l'instant, à l'impression de l'évidence.
Un premier pas vient d'être franchi sur le chemin de la justice, c'est à dire du doute nécessaire, de l'examen raisonné, du principe contradictoire. Ce chemin sera peut-être long. Mais il en vaut la peine dès lors qu'il s'agit d'un honneur à laver, d'une dignité à restaurer, d'une vérité à affirmer : not guilty !

mardi 17 mai 2011

Faire bloc

Non, le temps de l'émotion n'est pas dissipé. Il est d'abord celui d'un enjeu humain, alimenté des images odieuses et douloureuses qui nous parviennent, où l'accusation semble illustrer sa crédibilité sur le niveau d'humiliation imposé. Oui, la parole de la plaignante est respectée et relayée. Cette étape en est la preuve. Mais si le moment présent est celui de l'accusation - et plus précisément aussi d'une mise en scène de l'accusation - la parole du procureur n'est pas celle de la justice.
Alors, ici en France, on s'interroge. Bien sûr, on ne peut nier l'impact politique. Mais la meilleure réponse à ce stade est celle de faire bloc. Pour les socialistes, elle est celle de l'unité et de la dignité, pas celle d'une  nouvelle course à l'échalote promise par les commentateurs en recherche de nourriture pour leur chronique politique.  A l'écoeurement du spectacle de la justice américaine, ne rajoutons pas celui d'une nausée franco-française. Merci aux responsables socialistes et à leur représentante, Martine Aubry, d'être dignes des français et de l'image qu'ils entendent donner.

dimanche 15 mai 2011

Un dimanche pas comme les autres

On se lève de bon matin. On n'en croit pas ses yeux, ni ses oreilles. On surfe, on zappe. C'est pas un canulard. On décortique les faits. Ce sont ceux rapportés par la police américaine qui rapporte ceux d'une version, celle de la plaignante. Et puis on pense à l'homme, qui plaide non coupable, à l'ami, et à l'Etat de droit. Alors on garde confiance, et on la témoigne aux trois. Que la vérité soit faite, le plus vite possible. Les premières réactions sont plutôt saines et justement dignes de représentants de la démocratie. A l'exception de certains aboiements, comme ceux de Bernard Debré ou Marine Le Pen, qui frappent davantage d'indignité leurs auteurs que celui qu'ils tentent aujourd'hui de livrer aux chiens. Au delà des enjeux politiques, c'est aujourd'hui l'honneur d'un homme qui est en jeu. Par nos réactions, c'est aussi une certaine idée de la France et de la politique qu'il s'agit de promouvoir. Et c'est aussi une façon de penser aux français eux-mêmes.
Le 15 mai, 22h30.

mercredi 11 mai 2011

Lorsque Joseph Stieglitz cite DSK...

"La réunion de Printemps annuelle du FMI a marqué les efforts du fond pour se distancer de sa propre doctrine en ce qui concerne le contrôle des capitaux et la flexibilité du marché du travail. Un nouveau FMI - souligne Joseph Stiglitz* - semble avoir émergé, de manière prudente, sous le leadership de Dominique Strauss-Kahn."
Plus loin, il poursuit "en soulignant combien le FMI a finalement établi un lien entre inégalité et instabilité" et que "la nouveauté est que le FMI rejoint le choeur des progressistes"
Pour conclure, "Strauss-Kahn se révèle être un leader sagace du FMI. Espérons seulement que les gouvernements et les marchés financiers tiennent compte de son appel".

*source : Tribune publié par le cercle des échos, "Comment Strauss-Kahn a changé le FMI", 6 mai 2011

lundi 2 mai 2011

Un Plan pour nos déplacements

Conseil communautaire du 21 avril dernier : le Plan de Déplacement Urbain est voté favorablement. Un plan ambitieux de 1,9 milliards d'euros d'ici 2020 avec 167 kms de voirie dédiée au transport en commun en site propre. Dommage que cet avis n'ait pas été suivi par mes amis écologistes qui ont voté contre. En définitive, je me dis que ce n'est pas si grave. Je suis sûr qu'ils seront au rendez-vous de toutes les avancées et opérations que ce PDU va permettre, à commencer par le plan vélo qu'ils ont voté le même jour et qui en fait partie. Là est l'essentiel.

vendredi 29 avril 2011

LA PREFERENCE TRANQUILLE

En guise de bienvenue sur ce blog, ce premier commentaire. Actualité politique oblige, il reflète l'envie de sérénité qui doit présider les comportements de tous mes amis socialistes à la veille d'une période importante pour l'avenir de notre pays.

Il est encore tôt pour deviner l’issue de la prochaine présidentielle mais il n’est pas trop tôt pour la préparer. Le Parti Socialiste, autour de Martine Aubry, s’y emploie. Telle est la première étape, se rassembler derrière un projet. Viendra ensuite le temps des primaires. Le risque est celui d’une confiance excessive sur l’issue de 2012 autorisant l’expression désordonnée de singularités, de la compétition, de la différenciation. Mais il faudra bien que ce moment soit surtout celui de la propulsion pour gagner. Aujourd’hui, nombreux sont les espoirs vis-à-vis de Dominique Strauss Kahn. Ce rassemblement ne faiblit pas. Au milieu du vacarme et de l’agitation, c’est celui d’une préférence tranquille qui n’entend pas fragiliser l’essentiel. Tout faire pour gagner en 2012.