lundi 17 décembre 2012

itinéraire d'une promesse politique : un boulet ou un tremplin ?

Du mariage pour tous au droit de vote des étrangers, oui, il est urgent d'agir. Ces engagements ne sont pas une découverte. Cela fait trente ans que le second est sur la table et la question n'est pas tant de savoir si l'opinion - publique ou législative - le permettent que de se mettre en mouvement. Par choix, certains ont le droit de vote mais expatrient leur prélèvement fiscal pendant que d'autres, contraints, font l'inverse. 
Aucune directive européenne, aucun rapport d'expert économique ne viennent aujourd'hui invoquer de contre-indication sur de tels sujets. Bien au contraire, je pense même que ces évolutions relèvent du retour de la confiance en l'avenir si nécessaire quant on recherche la croissance. Voilà un paramètre que le gouvernement et la majorité ne doivent pas oublier. La mise en oeuvre de mesures sociétales qui irriguent la confiance accordée aujourd'hui envers la gauche relève aussi d'une condition morale à remplir pour réussir le reste.

jeudi 13 décembre 2012

Les racines, tremplin vers l'universel

On m'a fait la remarque de ne pas suffisamment évoquer les questions de politique nationale. Je le concède volontiers. Ce blog reflète en réalité la proportion du temps passé à un engagement local passionnant. J'aime mon pays. Ma façon de le servir est aujourd'hui d'aimer Toulouse. Je ne me souviens plus de l'auteur de cette expression que je trouve fondée : Les racines sont le tremplin vers l'universel. Je prends bonne note de vérifier plus régulièrement à l'avenir la fécondité de cette affirmation.

jeudi 29 novembre 2012

projet de BHNS Plaisance - Toulouse : ce que j'ai dit...

Suite à l'article paru aujourd'hui dans la Dépêche du Midi, je veux apporter les précisions suivantes.
Depuis Mai 2012, mon discours n'a pas varié. Je souhaite ici mettre au regard de cet article et 
des assertions avancées, les propos que j'ai pu tenir, de façon constante sur le sujet.


"On discutera des tracés et des variantes pour chaque projet sur la base des études préliminaires 
de Tisséo. Il y aura une véritable concertation préalable...On verra l'impact éventuel des tracés sur les 
alignements d'arbres, les plans de circulation, à Lardenne où à St Cyprien." (15 mai 2012).

"Il n'y a pas encore de tracé établi, juste un corridor, la concertation publique évoquera plusieurs 
variantes dès la rentrée 2012..." (25 juin 2012). 

"Tout est ouvert, on ne cache rien. Le projet par Lardenne et les boulevards a des points durs. 
On va discuter de ça, des solutions alternatives. La concertation qui s'ouvre est là pour ça." 
"on est dans le temps de la concertation, rien n'est figé." (16 octobre 2012). 

Bref, ces trois références pour démontrer le malentendu exploité aujourd'hui. J'ai dit malentendu ?
Je préfère insister sur celui de l'exploitation. L'exploitation d'interrogations légitimes de la part de 
riverains en demande d'informations. Les représentants locaux de l'UMP sont venus, hier, signer 
l'aveu de l'exploitation politicienne basée sur l'exacerbation des craintes plutôt que la construction 
raisonnée de l'intérêt général. Je reste persuadé que l'examen honnête et précis de la méthode 
comme du fond permettront d'instaurer les conditions d'un dialogue plus fécond et moins 
suspicieux dans sa nature.


mardi 16 octobre 2012

commission d'enquête PDU (7) : une programmation qui n'était pourtant pas une obligation

billet n°7
Ce que dit le rapport : "Le PDU ne propose pas une programmation des grandes réalisations compatibles avec le développement urbain du territoire défini dans le SCOT qui permettrait à tous les décideurs publics et privés qui œuvrent à la construction de la ville de prendre des décisions éclairées ...La redéfinition possible des projets de transports publics en 2015 est contraire à une bonne maîtrise du développement durable »
Mais, nouvelle contradiction, la commission indique aussi qu’elle est « convaincue de la nécessité d’un calendrier de réalisation ». Que croire ?
Le PDU n’est pas, du point de vue de la loi, un document de programmation. Il « détermine les principes régissant l'organisation du transport de personnes et de marchandises, la circulation et le stationnement dans le périmètre de transports urbains ».
Malgré cela, nous allons plus loin que la loi en fixant un horizon de programmation (2015), correspondant à la fois à la mise en œuvre des projets prioritaires, pour lesquels les modes sont déterminés et  les montants d’investissement indiqués. Il y a ensuite un travail de programmation sur les opérations à réaliser au-delà de 2015 pour lesquelles les modes ne sont pas déterminées à ce jour ainsi que sur l’augmentation de la capacité de la ligne A de métro.
Le projet de révision du PDU comprend au moins autant d’éléments de programmation que les PDU les plus récents.
Cette phase de programmation ne vise pas à remettre en cause les objectifs du PDU, mais à prioriser la mise en œuvre des projets, tout en respectant les orientations en matière de report modal. Cette phase correspond à un principe de bonne gestion, en fixant un rendez-vous où les priorités seront définies en fonction de la situation future.

lundi 15 octobre 2012

commission d'enquête PDU (6) : des éléments financiers passés par perte et profit

Billet n°6
Ce que dit le rapport : "... les éléments économiques et financiers permettant d’apprécier la pertinence des choix faits sont presque absents du dossier".

Le PDU fait figurer les éléments économiques et financiers majeurs tels que l’estimation des coûts portés par les collectivités pour les transports en commun, les schémas cyclables et les projets routiers ou encore la projection des coûts de fonctionnement et des recettes du réseau urbain à l’horizon 2020.
Bien que le Code des Transports ne rend plus obligatoire l’étude des modalités de financement et de la couverture des coûts d’exploitation, le PDU de l’agglomération toulousaine va plus loin que les obligations légales en apportant ces éléments au public, de nature à montrer que les objectifs du PDU sont à la fois ambitieux et réalistes.
Tout a été présenté au public lors de la concertation préalable, portant sur l’évolution des budgets d’investissement dans les différents modes de transport, ainsi que sur le coût pour l’usager des différents modes de déplacement. Des éléments complémentaires sur les coûts pour l’usager ont également été transmis à la Commission d’Enquête, qui figurent dans le rapport.

samedi 13 octobre 2012

commission d'enquête PDU (5) : un exemple de prise en compte sélective

Billet n°5
Ce que dit le rapport : "le projet, bâti sur l’idée centrale de réduire la circulation automobile au profit des transports en commun et des modes doux en vue de limiter les émissions de gaz à effet de serre et la consommation d’énergies fossiles, ne se traduit par aucun gain notable dans ces domaines par rapport à un scénario au fil de l’eau"

Effectivement, les estimations issues de la modélisation des déplacements et des émissions de polluants ne fait pas apparaître de prime abord de gain notable sur ce point. Ce constat est d'ailleurs le même pour les deux versions 2009 et 2011. Il a été toutefois indiqué à la commission les limites de ces modélisations. Les paramètres aboutissent de fait à une sous-estimation des gains. Ce que reconnait l’autorité environnementale, notamment concernant la part des modes doux qui s'en trouve sous-estimée.
Le SMTC a apporté la démonstration du fait que les résultats bruts devaient être redressés et que les gains en termes de gaz à effet de serre sont bien réels. L’Autorité Environnementale a indiqué que les éléments complémentaires apportés constituaient un éclairage positif.
La commission d'enquête passe sous silence cet élément qui figure pourtant dans le dossier et fait l'objet d'échanges lors des réunions de travail. Dans ce cas d'espéce, nous sommes manifestement au delà de la simple "erreur manifeste d'appréciation" mais plutôt dans une carence manifeste d'analyse objective

vendredi 12 octobre 2012

commission d'enquête PDU (4) : une grossière contradiction

Billet n° 4
Ce que dit le rapport : "Le projet reste trop concentré sur la ville centrale déjà bien dotée et ne prend pas suffisamment en compte les besoins des habitants de la périphérie"

Mais, contradictoirement, le rapport dit aussi : "excepté le coeur de l’agglomération bien desservi, car suffisamment dense, l’agglomération toulousaine, au-delà de ce dernier, est constituée d’un tissu peu dense qui ne rend pas forcément les TC, fussent-ils en site propre, attractifs donc concurrentiels à la voiture", et estime que "le PDU veut contrecarrer cette réalité"
Faudrait savoir ! Il est trop toulousain ou pas ? En réalité, le rapport stipule que le PDU est conforme au schéma d'urbanisation cohérent des 118 communes (au SCOT). Ce faisant, il confirme bien une grossière contradiction qu'il est légitime d'interroger quant à sa motivation ou, le cas échéant, sa légèreté péremptoire.
Les déplacements dans l’agglomération échappent aux frontières administratives communales. C'est pourquoi le périmètre de Tisséo n'est pas communal. Il y a la vie révée des images d'Epinal et puis il y a le monde vécu de la mobilité des salariés qui vivent à un endroit mais travaillent à un autre.
Si l’on accepte de compter malgré cela le strict linéaire des nouvelles infrastructures, 74 kilomètres de nouvelles infrastructures de transport collectif se trouvent intégralement sur les communes périphériques. A cela s’ajoute bien sûr le développement des lignes ferroviaires, des parcs relais ainsi que des lignes de bus elles-mêmes, qui concernent majoritairement la périphérie.

La vérité, c'est qu'en ayant concentré jadis l'effort d'investissement sur le métro, on a pris du retard sur l'équipement à l'échelle plus large du territoire. Une 3ème ligne de métro, comme évoquée par le rapport, représenterait aujourd'hui l'équivalent de l'ensemble du budget du PDU sur 118 communes. Cela reviendrait donc à résumer le PDU lui-même à une seule opération..."sur la ville centrale". Combien je comprends  la difficulté pour la commission à construire une analyse audible, cohérente et à ne pas se prendre "les pieds dans le tapis" !

jeudi 11 octobre 2012

commission d'enquête PDU (3) : doubler les tarifs ?

billet n°3
Ce que dit le rapport : "Le projet soumis à enquête publique ne constitue pas la solution optimum pour l’agglomération toulousaine. Il n’est qu’une version dégradée du projet arrêté en 2009, réduit et comprimé pour des raisons financières, alors que le projet initial aurait pu être maintenu avec des modalités d’exécution adaptées aux finances (étalement dans le temps, modification de la politique tarifaire)."

L'objet de l'enquête publique et de la commission n'est pas le texte d'une version PDU qui ne lui est d'ailleurs pas soumis. Ce faisant, elle n'indique aucun projet qu'il eut fallu d'ailleurs préserver dans la version évoquée.
L’étalement dans le temps n’est effectivement pas la solution qui a été retenue face à l’impossibilité de financer 3 milliards d’Euros d’investissement en 10 ans initialement prévu au projet de 2009 : le choix a été fait d’apporter des solutions rapides et réalistes permettant d’apporter un haut niveau de service de transports face à l’urgence des besoins de mobilité, en particulier au nord, à l’ouest, au sud et au sud-est. C’est précisément ce qui explique  un 1er horizon de programmation 2015.
Trois milliards au lieu de deux équivaudrait à une modification tarifaire multipliant par 2 l’ensemble des tarifs, et ce, avant même la mise en service des nouveaux projets prévus au PDU. Ce n’est pas notre choix.
Les objectifs de part de marché des TC et des modes doux sont restés strictement identiques et estimés avec la même méthode et le même outil. Le développement des transports collectifs en site propre, tous modes confondus, représente un linéaire bien plus élevé que dans les autres grandes agglomérations, faisant de Tisséo l’un des réseaux de transport public les plus développés en 2020. L’ambition est donc la même, mais le projet de révision est plus réaliste car fondé sur une prospective financière.

mercredi 10 octobre 2012

Commission d'enquête PDU (2) : un bilan escamoté

billet n°2
Ce que dit le rapport : "Le bilan de la situation actuelle des transports est nettement insuffisant pour évaluer au mieux les besoins futurs et déterminer les meilleures solutions pour y répondre".
Les usagers apprécieront. Ils vivent tous les jours le retard pris, durant les précédentes décennies, à l'échelle de l'agglomération.
En réalité, le bilan dont parle la commission occupe 30 pages d'annexes (le document principal en compte 93), avec les résultats de l’observatoire des déplacements réalisé dans un cadre partenarial entre les différentes collectivités en charge des déplacements. Il constitue une bonne partie des données chiffrées et cartographies. Il est actualisé régulièrement dans le cadre de cet observatoire, dont les synthèses sont publiques.
Par ailleurs, Tisséo-SMTC a engagé un lourd dispositif d’enquête auprès des ménages et des usagers des réseaux de transport public et routiers, seule à même d’apporter  la « photographie » la plus nette des déplacements. Ce dispositif est prévu et mis en œuvre de l’automne 2012 au printemps 2013. Il permettra d’alimenter le travail de programmation prévue en 2014/2015.

Tout cela, la commission le savait, pouvait le lire et lui fut par ailleurs rappelé oralement lors de réunions de travail.

mardi 9 octobre 2012

Commission d'enquête PDU (1) : un rapport "hors la loi" ?

Avec ce billet n°1 débute le débriefing promis concernant le rapport de la commission d'enquête sur le plan de déplacement urbain.

Sur la compétence du syndicat mixte (SMTC), la commission d’enquête écrit "est-ce que le SMTC devait être l’AOTU pour mener à bien ce projet ? la commission d’enquête répond : non". Elle estime que le SMTC n’est pas la bonne autorité organisatrice des transports urbains pour mener à bien ce projet :  
Or, cette compétence lui est conférée par la loi.
Sur les itinéraires cyclables, la commission d’enquête estime que "ces itinéraires sont inutiles car peu utilisés".
Or, leur développement est une obligation légale depuis la loi sur l’Air et l’Utilisation rationnelle de l’énergie de 1996.
Sur l'accessibilité, la commission estime que l’accessibilité ne constitue pas un objectif des PDU.
Or, c'est une obligation légale depuis la loi de 2005 relative au handicap.

Remarque : nul n'étant censé ignoré la loi, de tels exemples venant de commissaires enquêteurs laissent perplexes.

vendredi 5 octobre 2012

Le pacte du Sénat

Enfin.
Depuis notre arrivée au Capitole à Toulouse, je défendais l'idée d'un pacte territorial entre les collectivités. A l'instar des Contrats de Projets Etat-Région, auxquels sont d'ailleurs associés d'autres niveaux de collectivité, j'ai toujours pensé que l'affichage d'une gouvernance nouvelle des politiques territoriales était nécessaire.
Bien sûr, on ne part pas de rien. Les partenariats existent déjà. Qu'ils prennent le chemin de subventions croisées sur des opérations, de contrats spécifiques sur des politiques, de participation commune à des syndicats, la collaboration est présente et multiforme.
Cependant, nous franchissons avec la proposition formulée ce jour par le Président Hollande au Sénat une nouvelle étape. Celle de la décentralisation d'une responsabilité nouvelle qui est à la fois de se mettre d'accord sur la notion de chef de file mais aussi de donner corps à l'exercice partagé d'une clause de compétence générale préservée.
Offrir une nouvelle lisibilité à la coopération en institutionnalisant davantage son exercice est un impératif politique. Il fait écho à la notion de territoires dont la vie ne s'arrête pas aux frontières administratives de leurs découpages.
La balle est dans le camp des collectivités sachant toutefois qu'une liberté sans moyens relève aussi de la suite de l'histoire.

jeudi 4 octobre 2012

soubresaut

Une commission d'enquête publique composée de trois personnes a émis un avis défavorable (par 2 voix contre 1) au Plan de Déplacement Urbain de 118 communes.  Après avoir enregistrer cet avis (formalité obligatoire), nous allons donc voter le PDU. 
La collectivité, en effet, n'est pas tenue de le suivre. Les arguments du commissaire enquêteur, évidemment, ne vont pas manquer d'être utilisés et brandis dans le débat local qui va désormais suivre dans un contexte - je n'en doute pas - politique et contentieux. Je pense même que l'objectif caché de cet avis est peut-être celui là (on le devine presque dans le contenu du rapport). Il n'a pas varié malgré le cinglant désaveu du Conseil d'Etat l'an dernier sur la ligne de tramway.
Que dire à ce stade ? Certainement, que la conclusion péremptoire de ce rapport masque mal l'incohérence affligeante et la pauvreté argumentative de son contenu.
Nécessairement dans les jours qui viennent, la démonstration en sera faite - notamment à travers ce blog - bien qu'il s'agisse peut-être d'un honneur intellectuel peu mérité que de s'y arrêter.
La légalité de cet avis - sans parler de sa formalité - ne saurait avoir raison de la légitimité d'une politique qui ne fait que répondre aux objectifs de la loi mais aussi des électeurs. Nous assistons certainement aux derniers soubresauts d'une période politique finissante et d'une idéologie urbaine nostalgique de ses anciens repères. En attendant, la ville continue...

nb : la vraie nouvelle, finalement, c'est qu'en septembre une dizaine de lignes du réseau y compris le tramway ont atteint leur record de fréquentation. Depuis 2008, la progression sur l'ensemble des lignes est de 25 %. A bon entendeur...

lundi 24 septembre 2012

un mot sur le TSCG

J'ai entendu cet argument selon lequel le plan de relance de 2009, qui avait fortement creusé le déficit structurel, n'aurait jamais pu voir le jour avec les règles de ce nouveau traité. Toutefois, comment passer sous silence que la règle sur le déficit prévue par le traité peut être suspendue en cas de forte récession. N'était-ce justement pas le cas en 2009 ?

En vérité, ce traité n'est pas incompatible avec les politiques de relance de type keynesienne et que la règle des 3 % du déficit courant est beaucoup plus contraignante que celle des 0,5 % de déficit structurel. En corrigeant le vrai déficit de l’impact des cycles conjoncturels, et non le déficit observé qui se détériore forcément en période de ralentissement, on corrige une erreur et un échec du pacte de stabilité antérieur.

Le nouveau pacte introduit, contrairement à ce que l'on pense, un changement par rapport au pacte de stabilité. Faute d’avoir pris en compte le long terme, le pacte de stabilité a échoué (C. Wyploz). Or, permettre une flexibilité à court terme comme prévue par le pacte de croissance vise justement à compenser cette carence.

D'où l'objectif de stabilisation du déficit structurel dont il semble qu'il sera d'ailleurs excédentaire en France en 2013. A moins qu'il soit choquant de viser l’équilibre des budgets structurels et de chercher à compenser tout dérapage « dès que possible ».

mercredi 5 septembre 2012

Tous "hollandais"

À une semaine de l'enregistrement des motions soumises au vote des adhérents du Parti Socialiste, que devons-nous attendre de son prochain congrès ?  Qu'il réponde bien sûr aux exigences que j'ai pu notamment lire dans la tribune "militante" du Monde de ce jour signée par JC Cambadelis. J'y souscris.  Les défis d'un parti au pouvoir ne sont pas nouveaux. Il faut qu'il soit à la fois devant, à côté et derrière le Président et sa majorité. Devant pour anticiper et défricher, à côté pour accompagner et alerter, derrière pour soutenir et appuyer. L'exercice suppose une disponibilité collective à l'image d'un équipage.  La solidarité est incontournable. À peine sortis de la rade, remettre en cause en cause le cap promettrait les pires difficultés à tenir la barre sur la durée.
Aujourd'hui, tous les militants sont "hollandais". La question a été tranchée. Toute crispation identitaire serait un mauvais retour en arrière de la part de soutiens du Président qui se qualifieraient d'historiques de la première heure. Les français, comme les militants, s'en moquent. Et je ne suis pas sûr que le Président lui-même s'en satisfasse. L'heure est au rassemblement, pas aux soustractions. L'heure est aux "synthèses dynamiques", pas aux juxtapositions.
Cette exigence de solidarité et de rassemblement est indispensable. Elle l'est à tous les niveaux pour tous les pouvoirs en exercice, qu'ils soient locaux ou nationaux. Ce qui n'interdit pas, bien au contraire, d'en définir précisément les garanties, le contenu et les contours. Tel est l'enjeu des semaines qui viennent...

lundi 3 septembre 2012

Le retour de la morale

Merci à Vincent Peillon, notre nouveau ministre de l'éducation nationale, d'avoir ce matin sur France Inter annoncé une forme de retour de la morale à l'école. Elle rafraîchit un souvenir ancien et très présent de ma propre scolarité. Celui des maximes et proverbes, que je découvrais inscrits à la craie d'une belle écriture (dis)cursive, au petit matin, sur le tableau noir des devoirs de mémoire. De celà, quarante ans après, il en reste toujours quelque chose.

Le mot est aujourd'hui galvaudé, comme s'il s'agissait d'une poussiéreuse prison mentale relevant du top 50 au rayon de la nostalgie. Sa fonction est pourtant essentielle. La morale est aussi ce qui permet de faire société.

Bien sûr, il ne s'agit pas de dire que la morale a disparu et que les enseignants soient dépourvus de ce souci. Ils en traitent quotidiennement. En revanche, je pense que la formalisation de la chose contribuerait certainement à caractériser et revaloriser davantage l'institution scolaire dans ses fonctions républicaines de transmission de valeurs.
J'ai bien dit "institution" scolaire car je suis de ceux qui pensent que les mots ont un sens. Il s'agit "d'instituer", de donner un statut, de faire tenir debout, donc de protéger et d'épanouir. Je suis d'ailleurs de ceux qui préfèrent le mot "instituteur" à celui de "professeur des écoles". Ce ne sont pas les mots qui font la splendeur sociale d'une fonction à revaloriser. Ils peuvent en revanche masquer, à l'insu de leur plein gré, la perte de signaux essentiels dans une société ou tout se vaut. Signe des temps, les parents d'élèves eux-mêmes ne continuent-ils pas à parler de l'instit, voire de la maîtresse.

Préserver l'école de sa porosité à la société de marché revient aussi à la préserver comme le lieu de ce qui institue et fonde la relation non marchande aux autres comme au savoir. Cette volonté laïque  réclame à la fois partage et apprentissage. La laïcité n'est ni une religion, ni une clôture de barbelés. elle reste au contraire un tremplin de l'universel et de l'émancipation.
Bref, il faut ouvrir l'école, certes. A condition qu'elle soit sûre d'elle-même. C'est de ce chantier permanent dont il s'agit d'abord.

samedi 1 septembre 2012

La LGV à Toulouse : une nécessité

Le ministre délégué aux Transports Frédéric Cuvillier a évoqué mercredi la recherche de fonds européens pour financer les grands projets ferroviaires en suspens dont la LGV Bordeaux-Toulouse. N’ayant pas pris d'engagement quant à la réalisation du projet, l'inquiétude est naturelle. S'agissant d'une infrastructure nationale s'inscrivant notamment dans une vision de réseau européenne, la démarche du ministre est naturelle. Elle s'inscrit même, me semble-t-il, dans la logique politique de notre gouvernement de pousser toutes les initiatives de croissance européenne à travers ce type d'investissements qui conjuguent les efforts locaux, nationaux et européens.
Ici, les collectivités locales ont démontré depuis plusieurs années leur implication. Par la voix de Martin Malvy et de Pierre Cohen, elles confirment la continuité de leur détermination sur ce projet dont Toulouse, 4ème ville de France, le département de la Haute-Garonne et la région Midi-Pyrénées ont besoin. La grande vitesse à Toulouse, comment pourrait-il en être autrement ?

jeudi 30 août 2012

inquiétude dans les travaux publics : la réponse toulousaine

Après l'inquiétude soulevée par le Président de la Fédération des Travaux Publics (interview de B. Cavagné), je veux apporter les précisions suivantes :
Le niveau spécifique des dépenses des services urbains sur le territoire de Toulouse métropole a progressé de 75 % depuis 2010 pour passer de 112 M€ en 2010 à 162 M€ en 2011 et 195 M€ programmés en 2012 (soit plus de 55 % du budget d'investissement de la communauté urbaine).
Plus de la moitié des investissements (131 M€ en moyenne depuis quatre ans et 156 M€ inscrits en 2012) réalisés cette fois par la ville de Toulouse concernent peu ou prou les BTP.

Autant l'inquiétude me paraît légitime dès lors qu'il s'agit d'emploi et de la capacité des collectivités locales à maintenir l'effort, autant je deviens moi-même inquiet du procés d'absence de volonté politique de ces dernières au vu des chiffres avancés auxquels il conviendrait d'ajouter ceux des transports. Ce que Mr Cavagné prend soin d'ailleurs de ne pas évoquer.

Qu'il me soit donc permis de poursuivre ce sentiment d'inquiétude sur le même terrain : celui de cohérence dès lors qu'il s'agit de volonté politique.
1- L'allègement de fiscalité dont ont bénéficié les entreprises via la suppression de la taxe professionnelle n'est pas étranger à la réduction de la voilure en investissement à laquelle sont contraintes certaines collectivités locales (notamment les départements), en raison du moindre dynamisme de leurs ressources.
2- Les collectivités locales sont majoritairement financées par l'impôt (qu'il soit local ou national) et l'emprunt (local ou national également) ; plaider d'une part pour une modération voire une baisse de la pression fiscale et d'autre part pour un maintien de l'investissement local à un niveau élevé est quelque peu contradictoire.

mercredi 29 août 2012

à propos de la prostitution

J'avoue que la tribune publiée ce mois-ci par le Nouvel Observateur, "l'interdiction de la prostitution est une chimère" et signée par un certain nombre d'intellectuels m'a laissé perplexe.

Le sujet étant vieux comme le monde, l'abolition serait un voeu pieux. "La sexualité humaine varie selon les sociétés. Et, dans une même société, elle change selon les époques et les classes".
Les velleités actuelles du gouvernement seraient liberticides, relevant "d'un parti pris idéologique... s'érigeant en juge d'un domaine éminemment privé... au nom d'une conception abstraite de l'humanité". La sexualité tarifée ne serait pas une atteinte à la dignité des femmes. Toutes les prostituées ne seraient pas des victimes. Tous les clients ne seraient pas des salauds. Fermez le ban !

Mais de quoi parlons-nous ? Est-ce une conception abstraite de l'humanité que de considérer qu'un individu n'a pas le droit de disposer librement du corps d’une autre personne parce qu’il a payé ? S'agirait-il de considérer, sans autre forme d'inventaire que l'invocation d'adultes consentants, que la prostitution est un choix ? Sommes nous sur le terrain d'une liberté sexuelle à préserver dès lors qu'il s'agit de préserver des droits humains ? Sommes-nous sur le terrain d'une morale puritaine dès lors qu'il s'agit de condamner cette triple exploitation économique, sociale et sexuelle ? Je ne le pense pas. Il s'agit tout simplement de résistance au libéralisme et à l'impérialisme d'une de ses formes les plus achevées. Je ne ferais pas le procès à nos auteurs de refuser cette résistance. Tout au plus, je m'interroge sur l'ambiguité des motivations et arguments avancés. La notion de choix librement consenti se trouvant d'ailleurs l'objet - à juste titre - de leurs propres dénonciations sur d'autres sujets relatifs à la dignité de la femme.

dimanche 26 août 2012

La Rochelle 2012, un bon cru

De retour de l'université d'été 2012, je dois dire qu'elle aura été à l'image du ton donné lors de la présidentielle : normale. Une ambiance studieuse, des ministres présents et disponibles, des ateliers divers et riches de contenu. Je m'arrête un instant sur ceux que j'ai suivi plus particulièrement. Je veux parler de la réforme de la décentralisation. Le sujet est délicat. Les crispations institutionnelles de chaque niveau de collectivité, tout comme les velléités éventuelles de certaines, ont parfois cristallisé le débat au point de faire avouer à la ministre Lebranchu l'impossibilité d'en dresser une synthèse ou tenter un compromis. Ça promet...!
J'ai également été étonné, lors de la table ronde, que la dimension métropolitaine ne soit pas représentée ni même abordée par les invités. Depuis la salle, Gérard Collomb, maire de Lyon, tenta bien d'en affirmer l'importance mais c'est désormais au gouvernement de la concrétiser.

lundi 20 août 2012

PS Haute-garonne : Pour une fédération rassemblée, unie et dynamisée

Les victoires électorales des 6 mai et 17 juin dernier donnent aux socialistes une grande responsabilité auprès de nos concitoyens. Nous devons aujourd’hui, par notre militantisme, accompagner l’action du président de la république et du gouvernement. Nous devons soutenir, expliquer mais aussi être à l’écoute des aspirations et des revendications sociales qui s’exprimeront avec force dans une période où le contexte économique est particulièrement difficile.
Ces enjeux donnent à notre congrès, au plan national, une importance fondamentale. Nous pensons que la même gravité, le même sérieux, la même volonté et le même engagement doivent accompagner la préparation de notre congrès fédéral. Il doit être le moment où nous regardons collectivement devant nous, où nous rassemblons nos forces, nos expériences et surtout nos volontés.
Notre fédération connaît une situation paradoxale : d’un côté des succès électoraux acquis par l’engagement de nos militants et de nos candidats, s’appuyant sur l’important travail réalisé par les collectivités locales que nous dirigeons ; d’un autre côté un manque de cohésion qui ne permet pas de retrouver le chemin d’un fonctionnement collectif et convivial.
L’objectif de ce texte n’est pas de mettre en cause telle ou tel mais de proposer un débat pour mettre fin à une situation qui relève de la responsabilité de toutes et de tous.
Deux questions doivent être, selon nous, débattues :
- la définition d’une nouvelle gouvernance collective fédérale,
- la question des territoires et des pouvoirs locaux.

mardi 15 mai 2012

Passation

Aujourd'hui va se dérouler la passation du pouvoir à François Hollande. Comme d'autres, j'ai plutôt apprécié le comportement du Président sortant après l'annonce de sa défaite. Plutôt digne, humble, respectueux et aux antipodes du comportement quinquennal que nous avons connu. Cela suffira-t-il à effacer ce souvenir ? Sans doute, imagine-t-il, que c'est la meilleure façon de limiter les dégâts pour les élections législatives prochaines. Éviter le ton revanchard, retrouver une certaine "normalité", recentrer l'image. Sauf que les dégâts sont là. Le FN s'installe et la droite républicaine à largement contribué à cette installation. L'image est bien écornée. La normalité, désormais, c'est d'achever le choix fait le 6 mai. La normalité, c'est la cohérence du choix qui réclame de donner une majorité au Président nouveau.

samedi 28 avril 2012

Toulouse avec François Hollande

Toulouse avec F. Hollande. Elle l'a été au premier tour. Elle le sera d'autant plus au second. Toulouse la rose, Toulouse la rebelle, c'est avec fierté qu'elle s'apprête à recevoir le 3 mai sur la plaçe du capitole le futur Président de la République. On entend ça et là quelques jérémiades de nos opposants locaux. "La privatisation du Capitole ?" Mais c'est justement l'inverse qui va se produire. Un espace public dédié pour quelques heures à l'intérêt public d'un scrutin public pour l'avenir de la république. "L'hégémonie insupportable de la gauche en Midi Pyrénées ?" Serait-ce donc le peuple lui-même qui serait insupportable dans ses choix ? Peut-être faut-il constater simplement l'incapacité de la droite locale et de ses animateurs à renouveler et rendre efficace son offre politique. Bref, vivement le 6 mai.

lundi 30 janvier 2012

Sarkozy, la spirale

L’intervention de Nicolas Sarkozy n’aura pas été celle du courage. Il faudrait pour cela qu’il daigne descendre de son prétoire. Après la promesse du programme de l’UMP d’une ponction de 10 milliards sur les dotations aux collectivités locales en cinq ans, voilà le Président qui précise la méthode. Des dotations variables indexées sur l’évolution des dépenses des collectivités. En clair, plus elles dépenseront, moins l’Etat contribuera. Bref, il s’agit d’appliquer aux territoires du pays la règle imposée aujourd’hui à la Grèce. Au final, ce qui se profile est la double peine, pour l’usager et pour le contribuable. Une pression intolérable sur l’offre de services publics, si nécessaire par temps de crise. Parallèlement, la contrainte à la hausse des impôts locaux pour en financer au minimum la préservation, si nécessaire aux conditions de la croissance. Pour peu que les dépenses soient grevées de charges d’emprunt, on peut même conclure pour certaines collectivités à la triple peine.
Cette nouvelle intervention du Président confirme une certitude. Il promet un nouveau palier dans la spirale récessive.

mercredi 11 janvier 2012

A propos de la 9eme circonscription

Je n'ai pas souhaité m'exprimer jusqu'à présent au sujet du contentieux qui a opposé Nadia Pellefigue à ma collègue Anne Crayssac pour l'investiture socialiste de la 9ème circonscription de Haute-Garonne. Pour clore cet épisode, le Bureau National a décidé d'investir Christophe Borgel et je constate que cette issue ne faisait pas partie des solutions exprimées localement par aucune des parties. A défaut d'une solution locale acceptable par chacun, le BN a donc pris ses responsabilités. Nous devons désormais prendre les nôtres derrière le candidat investi.
Quelle leçon tirer de tout cela ? Je me garderais de mots qui fragiliseraient davantage encore la situation. J'imagine l'amertume de celle qui était sortie victorieuse des urnes tout comme j'imagine l'ambition frustrée de sa concurrente. Mais je comprends aussi qu'un nouveau vote aurait signifié le désaveu du précédent et la reconnaissance de fait, comme l'a souligné Pierre Cohen, des arguments avancés par le recours. J'aurais préféré, comme l'a suggéré Pierre Izard avec ces mots à lui, faire la démonstration de notre capacité locale à sélectionner nos candidats et régler tout cela. Mais il eut peut-être fallu moins de précipitation à entériner une invalidation le soir même du vote. Il eut fallu moins d'emportement dans tous ces vibrants hommages rendus ensuite à la vertu et dont la portée s'en trouva fort altérée. Il eut fallu semble-t-il aussi une exigence de transparence égale pour tous qu'il faudra garantir demain avec des statuts précis et adéquats où, à défaut, une haute autorité à l'instar des primaires. Bref, le sujet du fonctionnement même de notre parti est sur la table.
Ce que je constate malheureusement, sur 22 recours examinés nationalement sur ce scrutin de plus de 500 circonscriptions, 3 provenaient de la Haute-Garonne qui en compte 9. Triste thermomètre qui altère l'enthousiasme et la confiance collective. Les instances nationales, dans cette affaire, sont donc responsables mais pas coupables.
Enfin, dernier sujet, la parité sur lequel il convient d'être précis et en revendiquer l'exemplarité. Félicitons-nous de constater que sur 9 candidats socialistes, 5 seront des femmes dont Carole Delga sur une circonscription non réservée. Record battu !