jeudi 7 février 2013

une tribune pour l'immobilisme

Je n'arrive même plus à être stupéfait. Le dernier numéro du magazine "à toulouse" qui offre ses colonnes à l'expression politique des groupes d'élus municipaux a donc fait une place à celle du groupe UMP de Toulouse pour tous  qui nous révèle " le retour de la dette municipale" pour 2013. Sapristi ! Rendez-vous compte, la ville n'empruntait plus depuis... un quart de siècle !
Ce papier me rappelle celui de la feuille de choux qui, pour affoler l'electeur la veille du second tour en 2008, prédisait une progression de 60 % des impôts locaux.
A nouveau, le ton est donné. Provoquer la crainte et la peur. La méthode n'est pas à l'honneur du démocrate. Elle ne fonde pas non plus, loin de là, la crédibilité et l'honnêteté de l'expression. Alors, point par point, soyons précis :

1/ Le slogan de la dette zéro est un mythe. L'encours de dette supporté par notre territoire a augmenté de 326 % entre 2001 et 2007.
Au 31 décembre 2001, cet encours était respectivement de 13 M€ pour la Communauté d'Agglomération et de 292 M€ pour Tisséo soit un total de 305 M€.
Au 31 décembre 2007, il était de 131 M€ pour la CAGT et de 1,2Md€ pour Tisséo, soit un total de 1,3 Md€.  La dette aura donc progressé de 28 % par an contre 6 % depuis 2008.
En quoi le toulousain est-il épargné du poids de cette dette ? N'est-il pas lui-même un contribuable et usager des transports et des compétences intercommunales ? J'attends l'explication.
2/L'antienne libérale de dépenses non maitrisées est fausse. L'absence de dette de la ville-centre était - je cite - "rendue possible par une gestion rigoureuse des dépenses de fonctionnement". Tiens donc. Sauf que les chiffres nous indiquent que nous avons fait encore mieux. Alors qu'elles avaient progressé en moyenne de 4,3 % entre 2004 et 2007, le rythme s'est ralenti à + 3,7 % ensuite. Quant aux dépenses de personnel, la progression moyenne était de 5,2%, elles seront en 2013 de 3,9% en priorisant les services directs à la population.
3/La prétendue chute de l'autofinancement, répétée à l'envie, n'en fait pas une évidence. (...) en limitant ces dépenses du quotidien, comme un ménage raisonnable, nous dégagions des économies pour investir sans emprunter".
C'est ce qu'on appelle l'épargne. Nouvelle précision utile : la progression de l'épargne de la ville de Toulouse entre 2001 et 2007 (+30 M€) correspond à la dégradation concomittente de celle de Tisséo (-45 M€).
En résumé,  ils transfèraient de la dette mais conservaient l'épargne permettant justement de la financer, sans parler de l'exclusion d'un financeur essentiel qu'était le Conseil Général.
Le souci de l'affichage cosmétique était évident. L'absence de rigueur de gestion ne l'était pas moins. Merci à la Chambre Régionale des Comptes de l'avoir confirmé.
4/Une logique de rentier pour seul horizon ne dessine pas un avenir. "Nous avions mis 140 M€ de côté. Que sont-ils devenus ?" s'interroge notre fourmi de l'UMP locale.
C'est ce qu'on appelle l'excédent. Et oui, en ne consommant pas suffisamment l'épargne, ils avaient accumulé des stocks. Le choix a donc été fait de les mobiliser en continuant d'investir malgré la crise et en redonnant à Tisséo la solvabilité que lui réclamaient ses prêteurs. Nous avons ainsi rendu aux toulousains ce qui leur revenait : près de 70 M€ de cette rente.  Quand la bise fut venue, nous avons courageusement sorti les voiles plutôt qu'enfoncé frileusement nos oreilles dans la casquette.

1 commentaire:

  1. La notion de dette 0 à Toulouse remonte à la période Baudis. A préciser que en ces temps là les taux tournaient entre 10 et 15%...de quoi faire peur.
    Les conditions sont différentes et l'endettement est (encore) dans le raisonnable.
    Reste à déterminer si les choix sont pertinents et prioritaires...

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