Obnubilé par sa volonté d'attirer l'attention, JL Moudenc a récemment présenté aux toulousains "l'idée qui tue" : une troisième ligne de métro.
Un beau dessin qui ne fonde malheureusement aucun dessein...
...mais s'invite sans hésiter au savoureux festin des promesses sans destin.
Le "métro-électoral" a ainsi pénétré le champ de l'évidence dans la séduction politique.
- Pas de doute, l'UMP tient quelque chose : Saviez-vous que le métro transporte plus de monde et va bien plus vite que le tramway ou le bus ? Cette très puissante affirmation, dont l'originalité dispute l'effet de surprise et qu'aucun chroniqueur ou usager n'osera démentir, suffirait-t-elle donc à l'exegèse de sa vertu ?
- Puisqu'on vous le dit ! Cette nouvelle ligne bleue des Vosges, on vous l'assure, permettra de résoudre tous vos tracas de déplacements. Elle permettrait même de gagner de l'argent. C'est un fait unique au monde dans le secteur des transports qui en sourit encore, poliment gêné d'une telle assertion. A ce compte là, pourquoi s'arrêter à une seule ligne nouvelle, m'ont fait remarquer certains observateurs ?
N'est pas Audiard qui veut, mais avec cette idée "à deux balles", c'est à dire 2,2 milliards, certains imaginent déjà l'échappée belle du candidat dès le pied du
col, phare allumé et démagogie en bandoulière.
Seulement voilà, la trompette est sonnante mais trébuchante. Tapi dans l'angle des derniers virages, le mur est là, attendant l'impétueux sprinter.
Oui. Son coût est de 2,2 milliards d'euros (et non 1,7 comme nous pouvons le démontrer), soit le double du coût des 120 km de lignes structurantes supplémentaires prévues au Plan de Déplacement Urbain à l'échelle de 118 communes. Sa mise en service ne se ferait pas avant 2032 (et non 2024, nous pouvons aussi le démontrer), soit 18 années de gel pour de nombreux projets par ailleurs.
Il ne s'agit pas d'opposer le métro au reste des transports. Le piège est grossier. Aussi gros que la proposition elle-même. Vieille ficelle des logiques de marketing !
C'est un vieux débat duquel Mr Moudenc a d'ailleurs du mal à sortir depuis 1993. L'enjeu du futur est de construire le maillage pour tous, y compris d'ailleurs avec le prolongement de la ligne B que nous avons déjà engagé.
C'est ça, la liberté. Pouvoir choisir son mode de déplacement sans être contraint, comme c'est le cas aujourd'hui, de prendre la voiture.
Le toulousain ne sera pas dupe. Une troisième ligne de métro ne résoudrait pas les difficultés de transport qui sont celles de notre vaste agglomération et de tous ses quartiers.
Cette proposition a la couleur de l'ambition. Elle a le goût de l'ambition. Mais elle est le contraire d'une ambition.
Ce n'est pas une idée choc, c'est une idée qui fait déjà flop !
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