mercredi 1 octobre 2014

massacre à la tronçonneuse

"Lorsque la hache pénètre dans la forêt, les troncs se rassurent toujours à bon compte en se disant que le manche est des leurs". J'ai décidement un faible pour ce fameux proverbe turc.

Alors que l'actuel Maire-Président de Toulouse s'inquiète de l'évolution des finances publiques locales et de la baisse des dotations de l'Etat, voilà qu'au détour d'un interview dans les Echos du jour son collègue François Fillon - droitement chaussé dans ses bottes - pénètre dans la forêt.
Il propose de multiplier par deux la pression sur les collectivités, de répartir inégalement dans le pays les efforts d'économie, d'en multiplier par trois l'impact récessif, de ruiner davantage encore la confiance.
C'est plus une hache, c'est une tronçonneuse !


"je propose de réduire, en cinq ans, les effectifs des fonctions publiques de 600.000 postes, de porter le temps de travail à 39 heures hebdomadaires"
"Quant aux dotations (aux collectivités), elles devront encore être réduites".
"Je propose un effort prioritaire sur les entreprises avec une baisse des charges financée par une hausse de 3,5 points de la TVA. Je propose aussi une refonte de la fiscalité du capital. La baisse de la fiscalité des ménages viendra quand se feront sentir les premiers résultats sur la croissance."

Quand on écoute plus attentivement encore le détail de son programme, que découvre-t-on ? 
  • La fin des 35 heures, (où comment travailler plus pour gagner moins...)
  • Le recul de la retraite à 65 ans, (où comment travailler plus longtemps pour rien de plus...)
  • L'abandon du système de compensation de la pénibilité et la dégressivité des allocations chômages, (où comment détruire les résultats de la négociation sociale...)
  • Le ralentissement du déroulement des carrières des agents du service public, le rétablissement du jour de carence, le développement du recours aux contractuels, (les agents de la ville apprécieront...)
  • La suppression des droits de mutation (les finances de la ville apprécieront...)
  • La baisse de l'impôt sur les sociétés et la suppression de la taxe à 75 % de l'ISF
Celui qui a fait progresser de 35 Md € la dépense publique entre 2007 et 2012, entend aujourd'hui rattraper ce passif sur le dos du service public, des collectivités locales et de l'équité fiscale.

Quand j'entends dire que le gouvernement mène une politique d'austérité, on peut remercier la droite de nous en rappeler la définition.... Au fait, qu'en pensent Jean-Luc Moudenc et Laurence Arribagé ?

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