jeudi 26 mars 2015

Doublement de la ligne A du métro : nouveaux rappels...



À Turin, le métro Val est au grand format 52 mètres depuis 2006./Photo DDM archives-Ph. E.Je veux apporter les éclairages suivants qui contredisent des propos rapportés par cet article du jour indiquant qu'à l'époque, "on n'imaginait pas que le métro remporte un tel succès et que mettre les quatre stations au format aurait fait perdre un an".Il s'agit des extraits d'une délibération du SMTC Tisséo du 28 février 2008 présentée par l'actuel Maire de Toulouse, alors président de Tisséo, sur un sujet identifié dès 1985 :



« Dès l’origine, en 1985, corroborées à l’époque par les progressions de trafics constatées sur le VAL de Lille, les marges d’incertitudes conduisaient à ne pas exclure la possibilité d’une saturation de la ligne A. (…)»



Plus loin, le texte indiquait même que le report des travaux entrainerait des surcoûts identifiés : « Sur le plan financier, le surcoût de l’opération consistant à construire immédiatement des quais à 52m était estimé à 90 millions de francs alors que celui de l’allongement des stations, une fois la ligne en exploitation, était estimé entre 250 et 300 millions de francs (…)» 


Et enfin, il précisait les motifs de la non décision qui en disait long sur la cause « Pour la station patte d’oie, sa localisation au cœur de d’un important carrefour avait conduit à privilégier la solution limitant les impacts du chantier sur la circulation

Pour la station Mermoz, le souci de limiter les emprises de chantier sur la voierie avait également conduit à réaliser une station inférieure à 52m

Pour la station Fontaine Lestang, à la contrainte des emprises de chantier s’ajoutait la nécessité de procéder à des acquisitions foncières… Ses conséquences en terme de coût et de risque de dérapage de planning (…) avaient conduit à privilégier le choix minimal (…) » 

Sur des investissements d'une telle importance, les inconvénients du moment ont primé sur l'intérêt général de long terme. 
Je veux bien considérer que de l'eau a coulé sous les ponts et que l'on puisse constater qu'au cours des six dernières années la faute initiale n'a pu être réparée. Cela n'efface pas le fait que les deux seuls investissements prévus dans les tiroirs en 2008 s'élevaient à 800 M€ (PLB et 52m) avec une situation de quasi insolvablité du SMTC et l'impossibilité d'investir sur aucun autre projet. 

Le transfert d'épargne de la ville de Toulouse vers Tisseo et le versement de plus de 300 M€ de subventions complémentaires pour les transports depuis 2008 rendraient-ils possible aujourd'hui une telle décision de travaux ? Je m'en félicite.  
Ce que je retiens de la décision prise aujourd'hui - et que je partage - est la confirmation qu'aucune autre alternative d'aménagement plus léger et plus économe ne permettait de dégager des ressources pour une 3eme ligne de métro, contrairement à ce qui fut affirmé aux toulousains par le candidat UMP.

Je reste toutefois dans l'attente du chiffrage précis de cette opération dont le montant annoncé de 165 M€ me laisse dubitatif. Intègre-t-il tous les postes de dépenses dont l'achat de rames nécessaires (à moins de tirer un trait définitif sur celles qui furent acquises pour la ligne B et son prolongement notamment). Bref, sujet à suivre...

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