lundi 14 décembre 2015

6 toulousains sur 10

Dimanche 13 décembre, la liste menée par Carole Delga est arrivée en tête de la grande région. A Toulouse, ce sont 6 électeurs sur 10 qui ont fait ce choix. Il était celui de la gauche rassemblée.

Comment ne pas souligner le faible score du candidat des républicains de droite, Dominique Reynié ? Les explications seront diverses mais comment exclure toute influence de la politique municipale sur ce résultat alors même que ce candidat fut promu puis soutenu par Jean-Luc Moudenc lui-même ? Il suffit pour s’en convaincre de voir les premières réactions de mauvais perdant du maire de Toulouse. Elles ne donnent que plus d’impact au score réalisé. Au score médiocre a succédé la médiocrité du commentaire.

Résultat de recherche d'images pour "Carole delga"Pas un mot de remerciements, pas un mot de reconnaissance, juste de la vindicte à l'égard d'une liste qui a pourtant été choisie par les citoyens d’une ville dont il est maire et d’une métropole qu'il préside. J'avoue qu'une question m'a traversé l'esprit. Ce comportement ne vise-t-il pas en réalité à donner le change et masquer un très relatif désarroi ? Désigner D. Reynié puis se précipiter pendant des semaines à communiquer sur l'entente cordiale avec P. Saurel ne cache-t-il pas, en définitive, le pire des calculs politiciens de la corde soutenant le pendu. Aboutir à exclure toute concurrence à droite. Rester le seul maître à bord du promontoire dominant le champ de ruines.

Logiquement, Jean-Luc Moudenc conteste déjà toute municipalisation de l'analyse. La crainte exprime l'aveu. Ce nouveau résultat électoral, après celui des départementales, dessine une incontournable donnée politique. Et si la victoire de la droite, aux municipales 2014, avait été accidentelle ?

La gauche demeure majoritaire à Toulouse. La leçon doit en être tirée par la droite dans la conduite de la politique municipale actuelle, dans les valeurs qui doivent l’animer comme dans le respect de l’opposition démocratique dont le socle s’est affirmé ce week-end. La gestion de notre ville, pour les quatre ans de mandat municipal qui restent, ne saurait ressembler aux deux années que nous venons de vivre.

Mais la leçon doit être tirée aussi par la gauche, par le parti socialiste mais aussi par tous ceux qui considèrent que la république réclame des actes plutôt que des politesses. Après la résistance, le devoir de reconstruction. A Paris comme à Toulouse, reconstruire désormais une nouvelle offre politique qui ne balbutie pas le passé mais trace un chemin nouveau et en commun. Un chemin audible pour tous ceux qui ne veulent plus entendre. Un chemin crédible pour tous ceux qui désespèrent de leur insécurité sociale et individuelle.

Le paracétamol de ce week-end a eu de l’effet contre le Front National. Mais c’est d’antibiotiques dont la démocratie a besoin si on ne veut pas qu’elle porte atteinte, paradoxalement, à l’intégrité de la République.  

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