mercredi 5 octobre 2016

L'appel de Socialistes et Debout



A quelques mois de la primaire et de l’élection présidentielle, les socialistes doivent-ils offrir le spectacle de la singularité existentielle, de la fierté à contourner leur propre formation politique, de la critique de leur propre bilan ? Alors que les premiers résultats de l’effort et du redressement du pays sont constatés, doivent-ils continuer à alimenter les chroniques de la droite elle-même et de leur propre mise en abîme ?

La menace de la défaite électorale plane aujourd’hui sur la gauche alors que les menaces contre la République et ses valeurs planent quant à elles sur le pays. La droite n’a jamais été aussi à droite et jamais ses valeurs ne furent aussi antirépublicaines et antisociales. Regardons la vérité en face : le programme de la droite promet un avenir terrible pour le pays. Pour eux, pas de dérive, pas d’inflexion, mais une vision claire : celle d’un projet inégalitaire et autoritaire qui s’accentue chaque jour.
Comprendre ce qui se joue dans les mois qui viennent est essentiel : ce n’est pas tant de savoir qui gagnera la primaire de la droite mais ce que ferait son vainqueur du patrimoine politique des orientations développées aujourd’hui. En prenant la responsabilité d’ouvrir davantage encore l’espace politique du Front National, la droite libère la radicalisation populiste. Ce qui est en jeu n’est plus une simple alternance politique, mais un risque de voir disparaître les fondements mêmes de notre République.
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La gauche voulait des primaires, gage d’efficacité et de rassemblement. Elles auront lieu. Pour nous, socialistes, elles n’ont de sens qu’à travers l’engagement de chacun à soutenir le vainqueur et donc à éviter tout procès en illégitimité de ses participants éventuels, dont le Président de la République. Ce principe simple engage donc des comportements exemplaires, première condition du rassemblement futur.

Les socialistes doivent se ressaisir au moment où nos concitoyen-nes redécouvrent le vrai visage des libéraux. Les nuances politiques existent, elles nourrissent le débat public. Mais exister politiquement ne peut se faire dans la fructification de désaccords, trop souvent systématiques, alimentés de suspicion permanente et éclipsant notre bilan collectif. Si le seul bilan ne fait pas la victoire, qui peut croire que la victoire de la gauche, aux présidentielles comme aux législatives, se construirait contre l’action de ses gouvernements et de ses parlementaires ?

Pour certains, le bilan serait trop libéral. Mais cette élection ne relèvera pas d'un "plus à gauche que moi tu meurs". Les français, depuis des années, ont déjà donné. L’incantation a si souvent été l’anti-chambre de la trahison, l’alliée du conservatisme, le maître à danser de l’inconstance. Assurément, elle serait cette fois-ci la meilleure boussole vers un plus grand confort, celui de l’opposition.

Pour d’autres, également en quête de virginité, c’est l’inverse. La transgression méthodique de ce qui fonde l’identité de la gauche deviendrait le gage d’une crédibilité retrouvée et d’une popularité immaculée à défaut de définir une modernité praticable.

Bref, entre un ministre de l'Economie qui a démissionné ne trouvant pas F. Hollande assez à gauche et un ministre de l'Economie qui a démissionné ne trouvant pas F. Hollande assez à droite, il n’en demeure pas moins que notre bilan, aux yeux des français, est collectif.

La tentation est présente. Construire le terreau de l’impossible conciliation et parier sur l’innommable, la défaite. Cette politique de la terre brûlée avec le calcul d'y faire naitre, le surlendemain, un nouveau phénix émergeant des cendres serait irresponsable au nom des intérêts mêmes que l’on prétend défendre.

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L’heure de la contre-offensive a sonné. Avec le Président de la République et notre majorité parlementaire, confrontés aux « résistances du réel », d’un pays affaibli par 10 ans de droite, de déficits cumulés et de déclin industriel, nous avons engagé son redressement tout en sauvant son modèle. C’est une insulte à Jaurès que de prétendre un retour au 19eme siècle.
La gauche devrait-elle laisser la place, confuse de n’avoir pu aller plus loin, vexée de n’être autant adulée que dans l’opposition, complexée de sa capacité à répondre à l’intérêt général au point de s’interdire la promotion même de son identité réformiste ?

Quel autre pays d'Europe a accordé de nouveaux droits alors qu'il était demandé des efforts pour que les comptes publics puissent être restaurés ? Aucun autre pays que la France n’a mieux promu et défendu un niveau de protection aussi élevé et des bases aussi solidaires du système social.

C’est l’exécutif français qui a soutenu la Grèce et maintenu les règles de solidarité face à une droite européenne sans scrupule et c’est encore lui qui impose une diplomatie offensive contre le terrorisme et avant-gardiste pour l'environnement. A l'extérieur de notre pays, les progressistes ne se trompent pas sur l’engagement des socialistes français à l’épreuve du pouvoir et sur leur capacité à défendre les valeurs de la gauche.

Une nouvelle période s’ouvre en cette fin de quinquennat. Elle commence par la nécessité de promouvoir ce qui a été fait, et elle doit s’illustrer par des décisions qui indiquent le chemin d’une nouvelle étape de justice et de redistribution pour le pays.

N’en déplaise à ses contempteurs, le parti socialiste est toujours là. Rien, à gauche, ne pourra se faire sans lui, ni contre lui. Rien, dans le pays, ne pourra se faire à gauche sans l’alliance des énergies avec le parti socialiste. Aucune digue, contre l’extrême-droite, ne sera suffisamment haute pour résister à un premier tour sans unité.

La responsabilité assumée du pouvoir, sa détermination historique à demeurer la colonne vertébrale de la République, sa quête perpétuelle de l’égalité et de l’émancipation, le progrès pour tous nourrissant la protection pour chacun, voilà ce qui fonde l'équilibre de la profonde identité de la gauche.

Plus que tout, elle réclame des socialistes qu’ils soient debout, fiers de leur bilan, disponibles pour le rassemblement et solidaires du Président de la République.


Premiers signataires

Abbal Mireille, Conseillère Métropolitaine – Tournefeuille, Alcouffe Julie, Conseil Fédéral PS31 – Toulouse, Arseguet Andrée, Bureau Fédéral PS31 et CN – Pechbonnieu, Badie Anne-Marie, Commission Fédérale des Conflits – Toulouse, Belal Benhadj, Conseiller Municipal – Aussone, Bergon Christian, Adjoint au Maire – Blagnac, Bernard Hugues, Secrétaire Fédéral PS – Toulouse, Berne Christine, Conseil Fédéral PS31 – Toulouse, Bousquet Sylvie, Conseillère municipale – Blagnac, Bourjade Bernard, Conseiller Municipal Portet sur Garonne, Boureau Pascal, Conseiller Départemental 31 – Blagnac, Briançon Philippe, Conseiller Régional Occitanie – Colomiers, Carreiras Joël, Secrétaire National du PS – Toulouse, Casalis Laurence, Conseil Fédéral PS31 – Colomiers, Caujolle Maryse, conseillère municipale – Blagnac, Cellier Jean-Marie, Toulouse, Chainet Julien, Maire du Montgaillard sur Save, Chaput Michel, Adjoint au Maire de Beauchalot, Clautrier Marcel, Commission Fédérale des Finances, Clément André, Adjoint au Maire de Ramonville, Contaut Jean, Commission Fédérale des Conflits – Fonsorbes, Coulibaly Many, Tournefeuille, Courade Christine, Conseillère Départementale 31 – Toulouse, De Comarmond Fabrice, Secrétaire Fédéral PS31 et CNCF – Toulouse, Delauné Mickael, Secrétaire de section – Fonbeauzard, Demersseman Rémi, Secrétaire National – Plaisance du touch, De Souza Jeanne, St Gaudens, Dubarry Jean-Marc, Commission Fédérale des Finances – Balma, Fages Marie-Laure, Secrétaire Nationale du PS – Toulouse, Fillola Alain, Ancien Maire de Balma, Fischer Marc, Bureau Fédéral PS31, Fournet Brigitte, Conseil Fédéral PS31 – Toulouse, Gougnard Jean-Louis, Secrétaire de section - Cazères, Geil-Gomez Sabine, Conseillère Départementale 31, Maire de Pechbonnieu, Gonga Aurore, Toulouse, Gradit Pierre, Secrétaire de Section - Blagnac, Hereil Joel, Toulouse 9 - Klotz Julien, Conseiller Départemental 31 – Toulouse, Lagarrigue Marie-Jo, Toulouse, Laborie Georges, Conseiller Municipal – Castelginest, Larqué Noël, Conseiller Municipal – Montréjeau, Lecuir Jean, Toulouse, Le Natur Christian, Toulouse, Léry Sébastien, Conseiller Départemental 31 – Roques, Lombardo Bruno, Tournefeuille, Lorenzato Aline, Toulouse, Lucazeau Rachida, Conseillère Régionale Occitanie – Tournefeuille, Mascloux Anne, Toulouse 4, Mansour Jean-Marc, Toulouse - Méric Laurent, Conseiller Métropolitain – Balma, Migale Patricia, Tournefeuille, Montangerand Pierre, Toulouse 2, Moussaoui Belkacem, Conseil Fédéral PS31 – Balma, Perez Danielle, Conseillère Communautaire – Blagnac, Petiot Jean-Paul, Secrétaire Fédéral PS31 – Toulouse, Palevody Jean-Luc, Conseiller Municipal – Ramonville, Picard Jean-Luc, Maire – Beauchalot, Podaire Emmanuel, Toulouse, Rault Bernard, Secrétaire de section - Toulouse, Régis Daniel, Secrétaire de section – Villemur, Robert Jean-Louis, Goyrans, Rodrigue Patrice, Maire – Beauzelle, Rousse Jacques, Commission Fédérale des Finances, Sanchez Pierre, Maire de Montaigut sur Save, Sautreau David, Roquettes, Sébi Jacques, Maire – Montrabe, Sertilange François, La Croix Falgarde, Soulé Jean, St Béat, Valdenaire Candice, Conseil Fédéral PS31– Toulouse, Vaysse Gérard, Toulouse, Vicens Joachim, Section de l’Autan, Vidal Didier, Secrétaire de section – Cugnaux, Vigneaux Laure, Maire de Miramont-de-Comminges, Villette Paule, Conseil National, Vitrice Henri, Secrétaire de section – Fontenilles…

Pour tout contact : socialistesetdebout@gmail.com

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