Les victoires électorales des 6 mai et 17 juin dernier donnent aux socialistes une grande responsabilité auprès de nos concitoyens. Nous devons aujourd’hui, par notre militantisme, accompagner l’action du président de la république et du gouvernement. Nous devons soutenir, expliquer mais aussi être à l’écoute des aspirations et des revendications sociales qui s’exprimeront avec force dans une période où le contexte économique est particulièrement difficile.
Ces enjeux donnent à notre congrès, au plan national, une importance fondamentale. Nous pensons que la même gravité, le même sérieux, la même volonté et le même engagement doivent accompagner la préparation de notre congrès fédéral. Il doit être le moment où nous regardons collectivement devant nous, où nous rassemblons nos forces, nos expériences et surtout nos volontés.
Notre fédération connaît une situation paradoxale : d’un côté des succès électoraux acquis par l’engagement de nos militants et de nos candidats, s’appuyant sur l’important travail réalisé par les collectivités locales que nous dirigeons ; d’un autre côté un manque de cohésion qui ne permet pas de retrouver le chemin d’un fonctionnement collectif et convivial.
L’objectif de ce texte n’est pas de mettre en cause telle ou tel mais de proposer un débat pour mettre fin à une situation qui relève de la responsabilité de toutes et de tous.
Deux questions doivent être, selon nous, débattues :
- la définition d’une nouvelle gouvernance collective fédérale,
- la question des territoires et des pouvoirs locaux.
Pour une nouvelle gouvernance collective fédérale
Une nouvelle époque s’ouvre : Celle de la responsabilité collective dans le soutien à l’action présidentielle et gouvernementale ; celle de la compréhension des aspirations de nos concitoyens, de l’écoute de leurs attentes et de leurs inquiétudes et de la prise en compte de nouvelles exigences ; celle de la vigilance entre la cohérence de notre action et nos valeurs politiques ; celle d’une nouvelle organisation politique de la gauche ; celle, enfin et surtout, de la préparation de la séquence électorale 2014-2017.
Le cadre politique départemental a profondément évolué, ces dernières années : de nouvelles générations d’élus et de responsables politiques, la montée en puissance du vote à gauche dans des zones très urbanisées qui nous étaient auparavant défavorables, la conquête des cantons toulousains, puis du Capitole, la création de la Communauté Urbaine, … autant de faits qui bouleversent le cadre politique dans lequel nous évoluions depuis des années. C’est aussi à cette nouvelle ère qu’il faut nous adapter.
C’est avant tout à la réussite des futures périodes électorales locales que la fédération doit se préparer. Cela nécessite le rassemblement de toutes et de tous, la création d’une dynamique de travail où chacun doit trouver sa place de manière apaisée et sans rivalités inutiles.
L’objectif de ce texte n’est pas de définir avec précision le contour des propositions qui pourraient être faites. C’est au débat avec les militants, dans les sections, puis au congrès fédéral qu’il appartiendra d’apporter des réponses précises et pratiques.
Mais nous souhaitons dès aujourd’hui préciser ce que sont, selon nous, les enjeux de cette discussion.
D’abord un préalable : celui d’une place affirmée et revendiquée pour notre parti, pour notre fédération au centre des débats politiques. Qu’il s’agisse de l’organisation du travail militant quotidien, des relations avec nos partenaires, des débats qui animent les collectivités, … le rôle et la puissance de notre fédération doivent êtres indiscutables et indispensables.
Alors quelles pistes de travail ?
En premier lieu, l’établissement de statuts fédéraux : Ce travail qui avait débuté doit enfin être achevé pour permettre de définir des règles respectées de fonctionnement auxquelles chacun pourra se référer.
Ensuite, la mise en place d’une plus grande transparence et démocratie dans le fonctionnement : des réunions régulières de nos instances comme de nos sections ; la transparence sur les cotisations des élus et la mise en place de règles où chaque indemnité, même intercommunale, doit appeler une cotisation ; l’information régulière auprès des responsables fédéraux sur le nombre et le renouvellement des cartes d’adhésion, le libre accès pour tous les militants et tous les élus aux moyens de communication fédéraux ; la multiplication des compte rendus de mandats…
Enfin, la recherche d’une plus grande dynamique collective. Elle passe par l’ouverture de notre fédération pour qu’elle soit encore, plus encore et plus concrètement, la maison de tous, par le développement de la formation des militants, par le développement des liens avec les autres forces de gauche, les syndicalistes, les acteurs sociaux, économiques, culturels et associatifs…
C’est à la définition d’une nouvelle militance, adaptée à la présence de la gauche au pouvoir et aux enjeux locaux qui sont devant nous, que nous vous invitons.
Dynamiser la collaboration entre les territoires et les pouvoirs locaux
La question des territoires et des pouvoirs locaux est aujourd’hui un débat politique majeur. Nous sommes convaincus, depuis les lois de décentralisation de la pertinence du rôle des collectivités locales. Devenues et reconnues comme les acteurs publics majeurs, elles sont incontournables pour le quotidien de nos concitoyens, comme pour l’anticipation des besoins à venir pour les générations futures. Elles incarnent chaque jour la modernité du service public.
La droite a cherché à remettre en cause cette décentralisation. Sa volonté était claire : en programmant l’étranglement financier par le transfert de charges, la perte d’autonomie fiscale et l’affaiblissement institutionnel son but, nous le savons, était celui d’une mise au pas. Elle a cherché à opposer des territoires qui doivent au contraire rester solidaires entres eux. La victoire de François Hollande a permis de mettre un coup d’arrêt à cette stratégie. Avec le gouvernement, nous souhaitons maintenant construire une nouvelle décentralisation et un nouveau pacte avec les territoires.
Notre vision de la décentralisation est plus forte, plus ouverte, plus offensive. Elle ne peut être pour demain celle du statu quo. Parler des territoires aujourd’hui, c’est parler du citoyen dont le monde vécu et réel n’est pas celui des frontières géographiques administratives. Parler des services publics locaux, c’est parler de leurs missions et de leurs objectifs, davantage peut-être que des institutions qui n’en sont que l’outil et le vecteur.
Les phénomènes de métropolisation sont là, déjà présents, rendant aussi urgente la question des solidarités que celle des complémentarités. Ils peuvent être une chance à condition de les construire collectivement, de les soumettre à un projet politique et de rejeter l’opposition primaire entre le monde rural et urbain. Pour être plus efficace encore nos collectivités locales doivent s’attacher à construire des politiques porteuses d’effet multiplicateur, à garantir les moyens et les prérogatives de chacun et à se doter de cadre de dialogue et d’élaboration collectif et efficace. Il n’est pas question de renoncer aux politiques de solidarités entre les collectivités mais de les redéfinir dans ce nouveau contexte territorial et d’ainsi donner corps à la nouvelle tape de décentralisation que le gouvernement prépare.
Les communes et les intercommunalités de notre département, la Communauté urbaine de Toulouse Métropole, le Conseil général de la Haute-Garonne, le Conseil régional de Midi-Pyrénées, travaillent collectivement au service de nos valeurs. Nos concitoyens, et plus particulièrement les électeurs de gauche souhaitent l’approfondissement de nos politiques collectives et plus que jamais la pleine expression de notre potentiel réuni.
C’est à notre formation politique, le parti socialiste, à travers ses instances fédérales de répondre et d’organiser cette nouvelle ambition. Il doit être le lieu du débat qui permet d’éclairer, d’arbitrer, de se saisir collectivement d’une question commune. Des discussions auront lieu, des points de vue divergents s’exprimeront, des élaborations collectives et des synthèses seront construites : il ne faut pas en avoir peur mais, au contraire, permettre à notre «intellectuel collectif» de s’exprimer pleinement et à la décision politique de retrouver la force de la délibération éclairée. Débattre ensemble, décider ensemble, pour construire ensemble : ce n’est au fond que le processus qui a permis les plus grandes victoires nationales de la gauche. C’est aussi donner aux militants, aux instances fédérales, un rôle majeur aux côtés des collectivités locales.
Ce texte, ces propositions sont une invitation au débat, au rassemblement et à l’action, sans exclusive, car, pour réussir, au plan national comme au plan local, nous avons besoin de tous les talents, de toutes les expériences, de toutes les générations.
La situation de notre pays, de notre économie, de l’emploi, des solidarités est préoccupante. Mais notre détermination est forte, notre confiance envers le Président de la République et dans le gouvernement est totale. A nous de créer, ici aussi, les conditions de notre réussite collective.
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