mercredi 20 novembre 2013

de la coupe aux lèvres : l'exemple de l'écotaxe

De la coupe aux lèvres, la distance peut s'avérer périlleuse. Concernant l'écotaxe, le plus important me semble-t-il est d'en sauver le principe. Sur ses modalités, furtivement décrétées à l'aube de la présidentielle, tout a été dit sur la responsabilité du précédent gouvernement. En matière de dialogue et de concertation, il n'y a décidément aucune leçon à recevoir de ceux qui aujourd'hui en viennent d'ailleurs en contester le principe même qu'ils ont adopté hier.
Dans cette affaire, nous touchons du doigt un élément important relevant du défi et de la transition énergétique dont beaucoup se gargarisent sans en assumer les efforts. Le rééquilibrage entre fret routier et ferroviaire, le financement vertueux de l'investissement public en faveur des transports collectifs, le partage de l'effort entre la fiscalité directe du contribuable et celle du transport bénéficiant des investissements routiers des collectivités chiffrés aujourd'hui à près de 20 milliards par an.
Désormais, le débat porte donc sur les modalités de mise en oeuvre d'un cercle vertueux de financement que connaissent d'autres pays européens. Il faudra veiller d'ailleurs à ce que le coût de gestion en soit amoindri par rapport à celui prévu par l'UMP. Des systèmes embarqués plus innovants que les portiques aujourd'hui conspués trouveraient utilement là un terrain opérationnel. Ensuite, puisqu'il s'agirait d'une recette affectée, pourquoi ne pas réfléchir à une approche territoriale différenciée selon l'importance du réseau routier à entretenir ?
Le vrai débat sur la fiscalité, directe et indirecte, ne fera pas l'économie de son versant sociétal. Il y a le sujet de la justice du prélèvement, de sa progressivité, de la redistribution verticale et horizontale, de l'imposition du patrimoine . Mais il y aussi celui, tout aussi important, de la valeur qu'on accorde à l'impôt. Je suis de ceux qui pensent qu'une situation de crise nécessite le courage d'engager le chantier alors même que ce contexte impose justement la nécessité sociale d'une justice fiscale rendue plus nécessaire.

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