mercredi 9 mars 2016

La vérité sur le prolongement de la ligne B



Ces derniers jours auront été l'occasion pour la majorité métropolitaine de stigmatiser une nouvelle fois ces prédécesseurs. Tout cela devient usant et... tellement convenu.

Quoiqu’en dise Jean-Luc Moudenc, l’abandon du projet de PLB relève d’une décision prise dès son élection. Face aux risques politiques d’une telle décision difficile à assumer, deux années ont été consacrées à gagner du temps, à orienter le projet sur la voie de garage, à pinailler sur son opportunité qu’il défendait pourtant hier à corps et à cris, à promouvoir une 3ème ligne de métro séduisante mais incompatible avec l’équation financière du Plan de Déplacement Urbain en vigueur.

Ce qui se déroule aujourd’hui s’apparente à la plantation d’un décor rappelant celui que nous avons trouvé voilà huit ans, en 2008. Dans les tiroirs, des projets (dont celui du PLB) non financés. Des projets dont la réalisation était devenue impossible avec la disparition de 50 % du financement des transports par l’exclusion du Conseil Général d’alors, un encours de dette de 1.3 Milliards, une épargne nette négative au SMTC, une dégradation de la notation financière, une injonction accrue des organismes prêteurs. 

Toutes ces menaces, toutes ces pesanteurs, nous les avons levées dans le consensus des maires de l’agglomération en l’espace d’un mandat. Nous avons assaini la situation au prix d’un effort considérable tout en maintenant la priorité d’une politique du transport pour tous.

Qu’en sera-t-il en 2020, dès lors que le projet TAE approche désormais les 2 milliards d’euros, que la ligne B actuelle ne sera remboursée qu’en 2030 et alors que le PDU actuel, sans cette 3eme ligne, s’élève déjà à 1,9 milliards d’euros ? 
Des capacités d’investissement futures préemptées par ce seul projet, moins respectueuses des besoins de l’ensemble du territoire, voilà le contexte dont héritera l’alternance de 2020. 
Voilà ce qui explique certainement la marche forcée d’un horizon 2024 pour la mise en service de la future ligne et de l’étape très politique du premier coup de pioche, comme par hasard, en 2020. Faute de le permettre, Monsieur Moudenc enferme l’avenir.


Contrairement aux arguments avancés aujourd’hui par le maire LR de Toulouse,  après deux années de discussion avec le SICOVAL, après deux années consacrées à construire le scénario du sauvetage du SMTC, un choix constructif fut élaboré par la précédente majorité. Ne pas préempter les capacités d’investissement de Tisseo à la hauteur prévue par l’opération PLB, tout en garantissant quand même la desserte de Labège en métro. La solution d’un cofinancement partagé fut donc trouvée avec le SICOVAL autour d’une participation du SMTC équivalente au coût d’un prolongement en tramway.

Pour la majorité de l’époque, le part du SICOVAL s’apparentait en fait à leur supplément de contribution au SMTC, réactualisée et majorée, à l’instar de ce que décida la communauté urbaine en augmentant de près de 200 % en six ans sa propre contribution au SMTC. Véritable plan d’urgence pour les transports.

Nul besoin de rappeler que Toulouse Métropole finance à hauteur de 98 % le SMTC pour mieux stigmatiser la faiblesse contributive des autres membres. Cette hypocrisie est déconcertante pour celui qui a exclu de son financement le Conseil Départemental, qui prétend avoir une vision d’agglomération, ouverte et solidaire, qui s’enorgueillit des collaborations métropolitaines avec Montpellier ou d’autres villes à une heure mais se révèle incapable au compromis territorial pour celles qui sont à vingt minutes du Capitole.  

Comble de la désolation, Monsieur Moudenc en rajoute désormais dans la vieille ficelle politicienne du marchand de tapis frisant la condescendance. Un double lot de consolation pour les habitants du Sud Est : une liaison téléphérique de quelques centaines de mètres en guise de « Kinder Surprise » et un premier coup de pioche à Labège pour faire patienter la mise en service de la troisième ligne de métro au-delà de 2024. Désobligeant !





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